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L'obsession de se maintenir au pouvoir face aux revendications populaires de changement

De jour en jour, les contours de la sombre situation sociopolitique et économique ne cessent de se dessiner au Venezuela, un pays en chute libre allant de mal en pis en raison de la détermination du Président Nicolas Maduro de se maintenir au pouvoir en dépit des revendications internes de changement et au prix de la dignité des Vénézuéliens et du pays.

L'obsession de se maintenir au pouvoir face  aux revendications populaires de changement
face à la montée de la contestation populaire, Maduro, qui s'autoproclame seul héritier légitime du Chavisme, ne cesse de brandir «la carte des classes populaires» contre ses détracteurs.

«Basta !» Ça suffit ! Tel est le cri lancé, des mois durant, contre Maduro par les Vénézuéliens, qui battent désormais le pavé pour faire tomber les mirages d'une oligarchie au pouvoir, dont le seul mérite est de leur vendre une idéologie illusoire. En dignes fils d'un pays considéré parmi les plus riches en Amérique latine, grâce à sa manne pétrolière, les Vénézuéliens font face à une insistance et une défiance aveugle de la part de Maduro. Face à des taux d'inflation stratosphériques et une criminalité galopante, la société vénézuélienne se sent menacée dans son espace, sa vie, voire sa survie. En dépit de cette situation, «El Presidente» continue de tweeter, de donner des explications et des interprétations, que lui seul et ses soutiens continuent de croire et de suivre. Il va même jusqu'à ressusciter la justification de toujours, la plus facile de toute et la plus utilisée par les régimes autoritaires : la conspiration venue de l'étranger. Néanmoins, face à la montée de la contestation populaire, Maduro, qui s'autoproclame seul héritier légitime du Chavisme, ne cesse de brandir «la carte des classes populaires» contre ses détracteurs tout en leur offrant des choix aussi durs qu’impopulaires : la misère, la soumission ou l'intimidation, alors que la société aspire à son départ et à la démocratie.

Le régime de Maduro joue aussi la carte de la provocation à l'encontre des autres pays dans le but de détourner l'attention sur la misère ambiante et les exactions commises à l'intérieur du pays. Et pour preuve, l'attitude déplacée adoptée, mardi dernier, par l'ambassadeur du Venezuela lors d'une discussion au siège de l'ONU sur le financement des Objectifs de développement durable (ODD), qui a délaissé l'objet de la réunion et s'est engagé de manière hasardeuse sur le thème du Sahara marocain. Il a osé demander que la réalisation des ODD s’accomplisse en prenant en considération les «territoires occupés», tels la Palestine et le Sahara marocain. Une demande hors sujet qu'il a érigée en éventail afin de détourner l'attention de la Communauté internationale de la pauvreté et la misère qui gangrènent la population vénézuélienne à cause de la captation de ses richesses nationales par l’oligarchie dictatoriale chaviste. Un coup d'éclat raté et une tentative non aboutie, puisque l'ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, a recadré ce diplomate vénézuélien en le remettant à sa place et en déplorant le fait que le Venezuela, pays le plus riche d’Amérique du Sud, condamne sa population à la misère en raison de la captation de ses richesses par l’oligarchie dictatoriale chaviste.

Le représentant du régime de Caracas a oublié qu'il ne peut parler de développement durable en l'absence de démocratie, d'État de droit et de respect des valeurs universelles des droits humains. Le gouvernement du Venezuela n'a aucune gêne face aux images et photographies relayées dans le monde entier montrant des femmes et des enfants en quête de nourriture dans les poubelles, des personnes tuées en plein jour par des sbires du régime, des enfants agonisant en raison d’absence de vaccins et de malnutrition, ou encore de Vénézuéliens ayant choisi le chemin de l’exil.

Néanmoins, les Vénézuéliens semblent avoir une plus grande endurance que Maduro qui joue la carte de l’usure pour miner leur persévérance et détermination, alors que le nombre des morts et des blessés est en hausse constante en raison de l'usage excessif de la force par la police et l'armée vénézuéliennes lors des manifestations sans précédent qui secouent le pays. En dépit des revers et des brimades, l’opposition persiste et signe : «Nous sommes et nous restons dans la rue, jusqu'à l’épuisement des bombes lacrymogènes et des balles du régime... Et Maduro partira !» 

Abdelmoughite Sabyh - MAP

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