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Un monde qui n’est pas étranger au Franco-Marocain Mustapha Azeroual, puisqu’il a mené une étude des plus approfondies dans cet univers, en en restituant les plus fins détails, tel un archéologue connaissant bien son travail.
Comme révélé dans la présentation, Mustapha sonde la lumière et questionne ses origines. «Mustapha Azeroual rend visible le chemin de la lumière qui devient une empreinte primitive du paysage. À la manière du procédé de tirage à la gomme bichromatée, par lequel l’image apparaît par couches successives de pigments, l’archéologie de cette lumière dévoile les strates infimes d’une image porteuse de temps et d’histoire».
L’éditeur, auteur et critique d’art Jerôme Duvigneau souligne, à cet effet, que les photographies de Mustapha Azeroual se présentent d’emblée comme un lieu de questionnement.
Il se demande ainsi comment, à partir d’un appareil photo et de procédés de tirages alternatifs, on peut créer des conditions où le regard va être conduit à déborder et dépasser ses habitudes. «Si le paysage est le motif essentiel, il est travaillé dans sa dimension abstraite, comme enjeu d’une photographie conceptuelle qui questionne l’espace d’apparition des images. L’ensemble du dispositif matériel (choix du motif, manipulations lors de l’enregistrement, traitement du négatif, méthodes de tirage, support…) transforme progressivement cet espace et l’organise en structures formelles qui déterminent de nouveaux contextes de lecture», explique Jérôme Duvigneau. Pour cela, Mustapha emploie des techniques mixtes, mais travaille particulièrement la gomme bichromatée, dont il confronte le rendu singulier avec ses recherches formelles. Privilégiant avant tout le point de vue du spectateur, Azeroual fonde son travail sur l’observation et l’expérimentation, confrontant les techniques historiques de prise de vue et de tirages aux enjeux contemporains de la photographie. Et ce en interrogeant les outils, les processus d’apparition et les supports.
Cette capacité de l'artiste est héritée de sa formation scientifique et de son pointilleux sens de l’observation. Ce qui lui a valu un brillant parcours où ses œuvres furent appréciées aussi bien au Maroc et en France, qu'aux États-Unis, en Islande ou au Liban, dans de prestigieuses manifestations et aux côtés de célèbres plasticiens.
