Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Pas d'électrochocs en vue malgré de fortes attentes socio-économiques

Le Budget 2018 ne sera apparemment pas un budget de rupture. Malgré les grandes attentes socio-économiques, le gouvernement El Othmani fera dans la continuité à en croire la Note d’orientation qui vient d’être diffusée aux membres du gouvernement et responsables des établissements publics. Une croissance de 3,2% y est annoncée, soit au moins un demi-point en dessous des prévisions de la Banque mondiale et du FMI.

Pas de rupture envisagée. Le gouvernement El Othmani fera à coup sûr dans la continuité, malgré les enjeux socio-économiques. À en croire la Note d’orientation du projet de loi de Finances 2018 (PLF), l’Exécutif se concentrera sur la poursuite des chantiers enclenchés et se fixe quatre priorités. D’abord, l’appui aux secteurs sociaux comme l’éducation, la santé, l’emploi et le monde rural. Ensuite, la modernisation de l’industrie et l’incitation de l’investissement privé avec un soutien aux petites et moyennes entreprises. Puis, la consolidation de la régionalisation avancée.

Enfin, la poursuite du processus de réforme de l’administration et l’amélioration de la gouvernance. Si tout va bien, le gouvernement espère atteindre une croissance de 3,2% l’année prochaine. Il est donc moins optimiste que la Banque mondiale qui pronostique 3,7% ou encore le Fonds monétaire international (FMI) qui, lui, prévoit 3,9%. Le Chef du gouvernement table, ainsi, sur la poursuite de la dynamique des secteurs non agricoles avec une progression de 3,6% de leur valeur ajoutée, contre 2,9% attendu cette année et 2,2% en 2016. «Ces secteurs profitent de l’accélération des réformes structurelles et l’opérationnalisation des stratégies sectorielles. Ce qui a permis d’opérer un changement significatif dans la structure économique et la modernisation des bases de la productivité», souligne El Othmani dans sa Note d’orientation. Il prévoit en outre de maintenir le déficit budgétaire à 3% du PIB, soit au même niveau attendu cette année, mais 1,1 point inférieur à celui de 2016.

Emploi : révision des dispositifs d’intermédiation

Comme pour les gouvernements précédents, la problématique de l’emploi figure toujours en bonne place parmi les priorités de l’équipe El Othmani. En effet, dans sa Note d’orientation, le chef de l’Exécutif affirme vouloir accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de promotion de l’emploi. Concrètement, il entend mettre en place les mesures nécessaires pour l’opérationnalisation de cette feuille de route avec une évaluation globale des programmes de promotion de l’emploi et la révision des dispositifs d’intermédiation. Le tout assorti de l’installation en 2018 de l’Observatoire national du marché du travail et l’amélioration de l’efficacité de Maroc PME (ex-ANPME). Et même s'il peine à séduire, le statut de l’auto-entrepreneur devra être élargi au monde rural.

Dans l’industrie, le gouvernement se contentera de poursuivre la mise en œuvre du Plan d’accélération industrielle (PAI 2014-2020). Une importance sera toutefois accordée aux secteurs productifs à travers un soutien à l’offre exportable et à forte valeur ajoutée. Mais comment ?
La Note d’orientation rappelle que la poursuite du PAI doit permettre de renforcer la part de l’industrie dans le PIB, en la faisant passer de 14 à 23% à l’horizon 2020. Elle insiste, par ailleurs, sur l’appui aux entreprises et l’encouragement de l’investissement. Sans oublier la consolidation de la compétitivité de l’économie nationale à travers la mise en place l’année prochaine d’une feuille de route pour permettre au Royaume d’intégrer le top 50 du classement Doing Business de la Banque mondiale. Dans la foulée, il est question d'adopter la nouvelle charte de l’investissement (qui traîne depuis des années) et la poursuite du chantier de facilitation des procédures de création d'entreprises. Seule nouveauté dans tout cela : une évaluation du rendement des Centres régionaux d’investissement (CRI) et leur efficacité dans l’accompagnement des investisseurs.

Sans surprise, le gouvernement fait la part belle au chantier de la régionalisation avancée. Un plan spécial pour le transfert des nouvelles prérogatives aux régions est ainsi envisagé. Il devra prendre en compte le principe de la transition progressive et la capacité des régions à pouvoir honorer leurs nouveaux rôles.
Pour réformer plus franchement l’administration, l’Exécutif n’a pas de recette magique. Son seul plan : la généralisation de l’e-gov, la facilitation des procédures et la décentralisation des ressources humaines et financières. Le gouvernement souligne en outre l’importance du principe de la reddition des comptes et l’application rigoureuse de la loi en cas de dérapage des responsables.

Toujours selon la Note d’orientation, et dans le cadre du dialogue avec les différentes parties prenantes, le projet de réforme des retraites en un système à deux pôles (public et privé) prendra forme en 2018.
Sur le volet fiscal, l’Exécutif ressert l'élargissement de l’assiette fiscale et le renforcement du processus de contrôle. Il s'attachera également à l’amélioration du rendement des entreprises et établissements publics tout en ayant à l'oeil leur dette qui s'alourdit. 

Lisez nos e-Papers