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Samedi 04 Mai 2024
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Réflexion autour de possibilités de collaborations fructueuses pour relever tous les défis

Proposée par la Chambre nationale des producteurs de films, la table ronde autour du cinéma et la région, animée dans le cadre du Festival national du film à Tanger, s’est voulue une réflexion autour des possibilités de collaboration entre les régions et le secteur du cinéma. Sensibiliser les présidents des régions à prendre en considération les propositions des professionnels du septième est le but poursuivi par cette rencontre.

Réflexion autour de possibilités de collaborations fructueuses pour relever tous les défis
Les participants ont plaidé pour un partenariat effectif entre le secteur cinématographique et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Ph. MAP

Avant de rentrer dans le vif du sujet, le réalisateur et producteur Latif Lahlou a fait tout un exposé introductif dans lequel il a relaté les étapes de la production cinématographique, les infrastructures nécessaires, le marché d’exploitation… avant de s’attaquer aux moyens d’organiser un partenariat effectif entre le secteur cinématographique et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, dont le président, Iliyas El Omari, était présent aux côtés des autres intervenants, notamment le producteur Jamal Souissi, le critique Driss Qorri, le réalisateur Driss Chouika et le président de la Chambre nationale des producteurs de films, Abderrahman Tazi, en tant que modérateur. Ils ont tous partagé l’idée que cette collaboration sera un atout pour la région sur les plans cinématographique, touristique et économique, et ce à travers l’exploitation des ressources humaines de la région et la création d’un vaste marché.

Le producteur Latif Lahlou a évoqué à ce propos la rénovation des salles déjà existantes qui peuvent être utilisées aussi bien pour les projections de films que pour les autres activités artistiques et culturelles. Selon lui, chaque commune doit disposer de sa salle multifonctions. «En l’espace de cinq ans, le Maroc sera arrosé de salles à plusieurs activités», ajoute Lahlou.

Quant au président de la région, Iliyas El Omari, en prenant la parole, il a insisté sur trois points qui le motivent à faire tout son possible pour soutenir le secteur, notamment sa profonde relation avec le cinéma. «Moi aussi, quand j’étais jeune, je faisais partie d’un club de cinéma où j’ai appris énormément de choses grâce au septième art.

La deuxième chose pour laquelle je suis ici est en lien avec ma fonction de président de la région qui me pousse à faire quelque chose pour le cinéma. Car l’espoir est la clé de tous les changements. Et puis, nous sommes conscients de l’intérêt de l’investissement dans le cinéma qui pourra avoir des répercussions au niveau économique, historique, touristique et même diplomatique. En tant que région, nous sommes prêts à collaborer avec les professionnels du secteur. Il faut un plan d’action qui réponde à leurs aspirations et qui soit en compatibilité avec la réalité que nous vivons et les choses dont nous avons besoin».

À ce propos, Jamal Souissi a confirmé la constitution d’une commission du film de la région de Tanger, formée de professionnels du secteur et soutenue par le Centre cinématographique marocain. «Nous allons organiser une rencontre avec toutes les commissions du bassin méditerranéen, étant donné que toute la région est réputée pour ses atouts en matière de tournage. Nous espérons qu’il y aura un programme national pour toutes les régions du Maroc, afin de pouvoir instaurer une industrie cinématographique». 


Questions à Driss Qorri, critique de cinéma

«Une réflexion autour des priorités peut donner ses fruits»

Que pensez-vous de tout ce qui a été dit dans cette table ronde ?
Ce genre de table ronde me fait toujours peur, surtout quand il y a un optimisme exagéré et que tout le monde pense que c’est facile à faire. Il faut juste qu’on se réunisse. Cela ne coûte rien. Vous avez le droit de tout réclamer. Vous êtes au cœur de nos programmes, de nos choix… N’empêche que cette rencontre a été pertinemment rentable et la majorité des intervenants ont bien ciblé leurs problèmes et ce dont ils avaient besoin. Et là je parle des cinéastes. Le président de la région a promis beaucoup de choses, abstraction faite des moyens financiers et techniques. Car pour lui, c’est seulement une question de volonté. Cette table ronde reste, quand même, la première dans l’histoire du cinéma où un homme politique est présent et demande un échange positif et efficace.

Quelles sont, selon vous, les priorités sur lesquelles il faut se concentrer ?
Le problème est structurel. On peut établir une petite liste, selon laquelle il faut commencer par trois actions au minimum qui doivent aller parallèlement. La première est de doter le pays de salles polyvalentes. Secondo, encourager d’une façon stratégique et intelligente l’action culturelle de masse, à travers l’esprit des ciné-clubs. Troisièmement, repenser le concept étatique du secteur cinématographique. Si on démarre une réflexion dans ce sens, elle peut aboutir à quelque chose.

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