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Transport par bus : le gestionnaire délégué «Al-Karama» sommé de respecter le cahier des charges

Face au délabrement avancé des bus et à la gestion calamiteuse du transport public assuré par la société «Al-Karama», la commune urbaine de Kénitra a organisé une rencontre pour faire le point sur l’état alarmant dans lequel patauge ce secteur vital pour la ville et pour les citoyens.

Transport par bus : le gestionnaire délégué «Al-Karama» sommé de respecter le cahier des charges
Les intervenants ont estimé que la détérioration du service est due à l’absence d’une stratégie en matière de transport urbain et que les actes de vandalisme ne sont qu’un symptôme qui cache un malaise plus grave.

Le transport urbain à Kénitra est dans un état de délabrement avancé. Il est même devenu une source de tension sociale. Les usagers d’autobus, qui se comptent par milliers, ne cessent d’exprimer leur ras-le-bol chaque fois que l’occasion se présente. Ils ne supportent plus d’être transportés dans des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine.

En vue d’informer l’opinion publique sur la réalité amère du transport urbain et sur les mesures qui ont été prises pour sortir de cette situation préjudiciable, la commune urbaine de Kénitra a organisé, jeudi dernier, une conférence de presse en présence des représentants des médias et de la société civile, ainsi que des responsables de la société délégataire au transport par bus «Al-Karama».

Comme on pouvait s’y attendre, plusieurs intervenants ont dénoncé la gestion calamiteuse de ce secteur vital. Lors de son allocution introductive, le premier vice-président de la commune de Kénitra, Rachid Belamkissia, a reconnu la situation déplorable dans laquelle se trouve actuellement le transport public de la ville. Il a même exprimé son insatisfaction vis-à-vis d’un phénomène, dit-il, aux effets néfastes économiquement et socialement et qui pourrait nuire à la santé et à la sécurité des citoyens, ainsi qu’au processus de développement durable. Selon lui, le mauvais état des bus est imputable à des actes d’incivilité et de délinquance. Plusieurs personnes présentes n’étaient pas du même avis. Tout en dénonçant le saccage des bus, ils estiment que la détérioration du service est due à l’absence d’une stratégie en matière de transport urbain et que les actes de vandalisme ne sont qu’un symptôme qui cache un malaise plus grave.

En vue d’améliorer la qualité du transport urbain, le responsable communal a révélé que la ville de Kénitra est en cours d’élaboration d’un plan de mobilité urbaine en collaboration avec les services du ministère de l’Intérieur et l’ensemble des départements concernés. Il a, en outre, annoncé qu’une campagne de sensibilisation sera lancée incessamment au niveau de plusieurs quartiers de la ville. L’objectif est d’inciter la population à la sauvegarde de la qualité des nouveaux autobus qui ont été récemment introduits, en attendant le renouvellement du parc à partir de fin septembre 2017.

En ce sens, une nouvelle stratégie du transport urbain s’impose pour éviter à une grande partie de la population de la capitale du Gharb des affronts et des désagréments quotidiens. Le plus choquant est que des bus roulent avec, en guise de vitres, d’affreuses plaques de taule cachant ce qui se passe à l’intérieur des véhicules. Du coup, plusieurs personnes ont été victimes d’actes d’agression à l’intérieur de ces tas de ferraille. Durant les heures de pointe, des centaines d’usagers, des élèves en majorité, attendent impatiemment l’arrivée des bus. Quand l’un de ces engins daigne s’arrêter, tout le monde s’agrippe aux portières dans l’espoir de trouver une place aussi minuscule soit-elle. La situation devient insoutenable par l'entassement des passagers à tel point que parfois ces véhiculent roulent difficilement. Il suffit de se présenter à certains arrêts, lors des heures de pointe, pour s’en convaincre. L’on constate des portières ouvertes où sont accrochés, tant bien que mal, des écoliers, sous l'œil ahuri des témoins. Il n’est pas rare d’entendre, ici ou là, des voix qui s’élèvent appelant les responsables au respect de la dignité du citoyen et pour imposer le respect des clauses du cahier des charges.

En plus de l’état délabré des bus, des témoignages concordants font état des comportements inciviques et impolis de certains contrôleurs à l’égard des usagers. Certains n’hésitent pas à recourir à la force pour intimider les passagers, alors que d’autres profèrent des injures et prononcent des obscénités devant le regard incrédule d’hommes et de femmes n’ayant que le bus comme moyen de transport pour regagner leur lieu de travail.
Il est à signaler que la société Al-Karama exploite de manière exclusive, depuis près de six ans, l’ensemble des lignes. À ses débuts, cette société s’était engagée à mettre en circulation plus de 160 autobus. Un engagement qui n’a pas été traduit dans les faits, et le nombre de véhicules ne cesse de se réduire comme une peau de chagrin. 

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