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L’entretien de départ, une mine d’informations pour l’entreprise

Un collaborateur ne quitte pas l’entreprise sur un coup de tête. Son départ peut être porteur de plusieurs messages qu'il appartient à l'employeur d'analyser. L'entretien de départ trouve tout son sens dans ce cas-là puisqu'il permet au collaborateur démissionnaire de s’exprimer ouvertement sur les raisons qui l'ont poussé à partir et qui peuvent dévoiler certains dysfonctionnements au sein de l'entreprise. Le point avec Dr Mohammed Benouarrek, directeur du Pôle stratégie, organisation et capital humain à Promamec, expert international en conduite du changement & en gestion des ressources humaines.

L’entretien de départ, une mine d’informations  pour l’entreprise
Afin de réussir l’entretien de départ, il faut être rassurant dans son attitude et ses intentions en donnant des signes positifs.

Éco-Conseil : Qu’est-ce qu’un entretien de départ ou Exit Interview ? Quelles sont les questions qui y sont posées ?
Mohammed Benouarrek :
Un entretien de départ ou l’Exit Interview constitue un moyen utile permettant de connaitre les raisons qui motivent le collaborateur pour quitter l’entreprise. Ces raisons, en cas de confirmation via la récurrence, peuvent être source de résolution des problèmes de turnover. En effet, le collaborateur démissionnaire ne parle pas la langue de bois. Doté du courage de parler librement, ce dernier peut révéler des problèmes internes qui passent inaperçus au quotidien et qui nuisent énormément à l’entreprise. Les questions qu’on retrouve au niveau d’un entretien de départ tournent au tour des raisons du départ. Ces dernières peuvent être liées, notamment à l’aspect financier, organisationnel, humain ou autre. 
De même, des fois, l’interviewer peut aussi tenter de chercher un compromis afin de retenir le collaborateur démissionnaire en cas de besoin. Lors de cet entretien, on peut aussi pomper des informations utiles afin de remédier aux départs. Certains posent des questions en relation avec le ressenti du collaborateur au sein de l’entreprise qu’il quitte ainsi que l’effort fourni dans le cas de rétention à son égard.

Quelle est son utilité pour l’entreprise et comment le mener avec succès ?
L’utilité de l’entretien de départ pour l’entreprise n’est plus à prouver ou à démontrer. Cet entretien permet de détecter les dysfonctionnements existants afin d’y remédier dans le futur. Il s’agit tout simplement des moments de vérité qui te montre ton visage sans fards. 
En effet, le manque de transparence et de franc-parler laisse les problèmes trainer en interne sans solution. Qu’un problème arrive, ce n’est pas un problème. Qu’il persiste, c’en est un. Afin de réussir l’entretien de départ, il faut être rassurant dans son attitude et ses intentions en donnant des signes positifs. Inspirer confiance et être en mode d’écoute active sont deux critères de base. Des fois, même une personne sortante peut avoir peur de représailles de la part de celui qu’elle dénonce. 

N’y a-t-il pas un risque pour la carrière du collaborateur qui choisit de dire tout ?
C’est très difficile de se prononcer. Ceci dépend de la culture de l’entreprise et des intentions de son interlocuteur. Ceci dit, je ne pense pas que le fait de se révéler dans le respect total puisse nuire à son avenir. L’entreprise qui administre ce type d’entretien de départ doit être prête pour l’autocritique et l’amélioration continue. Sinon, ce n’est pas la peine de se livrer à ce type d’exercice. Je tiens à souligner aussi qu’il est nécessaire d’avoir une perméabilité mentale pour toute proposition d’évolution. Caresser dans le sens du poil ne servirait à rien.

Comment séparer le bon grain de l’ivraie dans les raisons invoquées par le collaborateur sur le départ ?
Pour répondre à cette question, je vais dire que le principe de la récurrence est crucial. Si plusieurs collaborateurs se plaignent d’un manager pour mauvais traitement ou d’un poste pour les conditions de travail inadéquates ou bien pour toute autre raison valable, ceci signifie que c’est un problème à traiter. Le fait de l’ignorer est similaire à ce que fait l’autruche. Le turnover continuera et les dégâts y afférents aussi. La capacité de l’entreprise à se remettre en question est vitale pour sa survie. 

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