Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Sports

«Au lieu de distribuer des matchs à huis clos, il vaut mieux interdire les déplacements de supporters pour des matchs à haut risque»

Arbitrage du Camerounais Antoine Max Depadoux Effa Essouma, les menaces de se retirer de la Coupe de la CAF, les sanctions du club condamné à jouer à huis clos, affaire Asamoah, la séparation avec Carlos Garrido, les recrutements, Saïd Ouahbi, porte-parole du Raja n’a éludé aucun sujet.

«Au lieu de distribuer des matchs à huis clos,  il vaut mieux interdire les déplacements  de supporters pour des matchs à haut risque»
Ph. Saouri

Le Matin : Le Raja de Casablanca a publié un communiqué incendiaire où il fustige l’arbitrage du Camerounais qui a dirigé le match Renaissance de Berkane-Raja de Casablanca comptant pour les éliminatoires de la Coupe de la CAF. Pourtant, les erreurs arbitrales font partie du football, est-ce que vous cherchez à travers ce communiqué à atténuer la colère du public rajaoui mécontent des résultats du club ?
Saïd Wahbi :
Le dimanche 3 mars, on a assisté à une mascarade arbitrale qui a causé un énorme préjudice au Raja de Casablanca. Le héros de cette mascarade a été l’arbitre Camerounais Antoine Max Depadoux Effa Essouma. On a considéré que ses erreurs étaient volontaires et orientées contre un seul club. Et ces erreurs ont eu un impact sur le résultat du match. C’est vrai que dans le football, il y a toujours des erreurs d’arbitrage, mais est-ce qu’on peut parler d’erreurs normales quand il ne siffle pas trois pénaltys valables pour le Raja, quand il annule un but valable de Mohcine Iajour à la 93e minute, sans parler des cartons gratuits qu’il distribue à gauche et à droite aux joueurs du Raja sans aucune raison valable, et en même temps il épargne les joueurs de l’équipe adverse. Au comité du Raja, on a considéré que ses erreurs étaient volontaires. À l’initiative du président Jaouad Ziyat, le comité du Raja s’est réuni en urgence et a publié le communiqué où il demande à la CAF d’ouvrir une enquête sur cet arbitre. Le communiqué n’est pas incendiaire comme vous dites. C’est un simple communiqué dicté par le devoir de défendre les intérêts du club.

Mais vous menacez de vous retirer de la Coupe de la CAF ?
Premièrement, on a demandé l'ouverture d'une enquête sur cet arbitrage qui a porté préjudice au Raja. Et c’est à la lumière de cette enquête que nous allons prendre les décisions qui s’imposent pour préserver les intérêts, la dignité et l’image du club. On pourrait en effet se retirer de la Coupe de la CAF si la réponse de la CAF n’est pas satisfaisante. Cette hypothèse du retrait est probable.

Vous savez que le retrait peut vous coûter cher ?
Pour le moment, on a saisi la CAF et on attend une réponse. On a également saisi la FRMF pour qu’elle nous soutienne dans notre démarche, parce que nous sommes un club marocain. Certes, on a joué contre un club marocain, mais la FRMF a l’obligation de nous défendre.

En plus d’être victimes des erreurs d’arbitrage, le Raja est également lourdement sanctionné par la commission de discipline et de fair-play de la FRMF qui lui a infligé des matchs à huis clos, comment vivez-vous cette situation ?
C’est une situation que nous vivons dans l'amertume. À la suite du clasico face à l’AS FAR, la commission de discipline et de fair-play nous a infligé des sanctions que nous considérons comme exagérées. Quatre matchs à huis clos. On a préparé un dossier pour faire appel de cette décision. J’espère que les membres de la commission de discipline prendront en considération les problèmes que traverse le club et nos supporters. On est contre la violence dans les stades. Le club n’encourage pas le hooliganisme. Depuis le mois de décembre, notre public se déplace et supporte les frais des déplacements, des billets… Le Raja était le club visiteur. Ce n’est pas nous qui accueillions ce match. Il est arrivé ce qui est arrivé. Il y a des erreurs, mais pourquoi nous applique-t-on le barème de sanction à la lettre en nous disant : «comme vous avez déjà un match à huis clos, cette fois-ci c’est quatre». On a les vidéos et des arguments qu’on va présenter à la commission de discipline. J’espère qu’elle reviendra sur la sanction. (Suite à l’appel du club, la sanction du Raja a été revue mercredi à la baisse, avec un match à huis clos au lieu de quatre).
Concernant les peines à huis clos prononcées à chaque fois par la commission de discipline, on se demande si c’est la bonne réponse à la violence dans les stades. Je ne le pense pas. Au Raja, on a étudié cette question. On s’est aperçu que le club a écopé de 18 matchs à huis clos durant les trois dernières années, mais rien n’a changé. Nous, au Raja, on a proposé d’interdire les déplacements des supporters lors des matchs à haut risque. En France, tout le monde sait qu’il y a une grande sensibilité entre le PSG et l’OM. Lors du clasico entre les deux clubs, le public ne se déplace pas et le match se passe dans de bonnes conditions. Le grand perdant dans ces matchs à huis clos est le club. Quatre matchs à huis clos c'est quatre millions de dirhams de perte pour le Raja.

D’après ce que vous venez de dire, le Raja serait particulièrement visé ?
Le Raja est en mesure de se défendre si effectivement il est visé. On part du principe de la bonne foi, mais ce n’est pas de la gentillesse. Faire du bruit et crier, c’est facile. On a un dialogue permanent avec la FRMF et la commission de programmation. On comprend les contraintes de la FRMF qui veut finir la Botola au plus tard le 20 mai pour préparer la CAN 2019. En tant que responsable, je ne peux pas dire que le club est visé. Mais s’il s'avère qu’il y a effectivement un complot qui vise les intérêts du club et ses supporters, on prendra les mesures nécessaires.

La FIFA a condamné le club à verser 150.000 dollars au club ghanéen avant le 22 mars pour régler l’affaire d’Asamoah, sinon elle lui retirera six points. L’ancien président a assuré dans des déclarations à la presse qu’il avait réglé ce dossier à l’époque et le bureau actuel dit le contraire, c’est quoi le fin mot dans cette histoire ?
Asamoah a signé en faveur du Raja en 2015. En décembre de la même année ou janvier 2016, le joueur a résilié son contrat avec le club. L’accord attestant la rupture du contrat avec le joueur existe. Le joueur ne réclame rien. Malheureusement, l’accord n’a pas été résilié avec son club puisqu’il s’agissait d’un contrat tripartite. Asamoah n’a pas signé au Raja en tant que joueur libre, mais en tant que joueur appartenant à un club. Le contrat a été résilié avec Asamoah, mais n’a pas été résilié avec son club. Ce dernier a déposé plainte auprès de la FIFA qui a prononcé un jugement demandant au Raja de lui payer 150.000 dollars et 7.000 francs suisses de frais d’avocat. Le Raja doit payer sinon, elle lui retirera six points.

Le club a limogé Carlos Garrido qui a remporté la Coupe de la CAF avec le club, est-ce que vous vous réalisez maintenant que c’était une erreur ?
On n’a pas limogé Carlos Garrido comme vous le dites. On s’est séparés à l’amiable.

Pourquoi ne l’avez-vous pas retenu jusqu’à la fin de la saison ?
Je pense qu’après la Coupe de la CAF que nous avons remportée, le club est entré dans un cycle de résultats mitigés. On a perdu des matchs importants comme le derby, mais on n'a pas limogé l'entraîneur. Il y a toujours eu un dialogue entre le président et Garrido. Mais plus tard on lui a présenté notre vision, l’approche et la stratégie du club. Et on a écouté sa vision et son approche et on s’est aperçu qu’on ne parlait plus le même langage. À ce moment-là, on a pris nos responsabilités et on s’est séparé de lui à l’amiable. Quand l’intervalle entre les deux visions égale l’ensemble vide, on ne peut plus continuer ensemble.

Êtes-vous satisfaits des recrutements d’hiver du club ?
Il faut attendre la fin de la saison pour une évaluation totale des recrutements d’hiver.

Le comité actuel du Raja avait promis qu’en cas d’irrégularité dans le rapport financier de l’exercice précédent, il porterait le dossier devant la justice ?

Il n’a jamais été question de recourir à la justice. Lors de l’assemblée générale ordinaire et extraordinaire du 13 septembre présidée par M’Hamed Aouzal, les adhérents ont demandé un audit des finances du club. Le Comité directeur a lancé un appel d’offres pour choisir un cabinet d’audit. Ce cabinet va auditer l’exercice allant du 1er juillet 2017 jusqu’au 30 mars 2018 et du 1er avril 2018 jusqu’au 30 juin 2018. La décision de saisir la justice en cas d’irrégularité ou pas appartient aux adhérents.

Quel est le rôle exact du comité des sages ?
Son rôle est d’aider le comité du Raja. Qui le compose ? Il est composé des anciens dirigeants du club. Il a un poids moral parce qu’il est constitué de gens d’expérience. Du point de vue légal, il a juste un rôle consultatif. Il donne ses observations et le comité directeur a le choix de les prendre en considération ou pas. Ce conseil a le droit de critiquer la gestion du club et de pointer du doigt les choses qui ne vont pas. Le Raja est maintenant géré à deux vitesses. Il y a la vitesse opérationnelle du comité directeur et le conseil des sages ou de surveillance qui donne ses opinions.

Lisez nos e-Papers