Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Pression fiscale-investissements-services publics, l’équation à résoudre

Baisser la pression fiscale au Maroc ne se fera pas en réduisant les recettes fiscales. La seule voie pour y arriver est d’augmenter les investissements et donc la croissance, selon Mohamed Berrada.

No Image

Quelle trajectoire fiscale pourrait prendre le Maroc à l’issue des 3es Assises de la fiscalité ?
«Pour connaitre cette trajectoire, il faut revenir au diagnostic. Quand nous le regardons, nous constatons d’abord une énorme incohérence», répond Mohamed Berrada. En d’autres termes, des impôts qui n’obéissent pas aux mêmes principes. Quels sont donc ces principes essentiels à tout système fiscal efficace ? Il y a d’abord le principe de l’équité, de transparence, de compétitivité ou encore d’efficacité, etc. «Quand nous regardons le dispositif actuel, nous constatons que ces principes manquent malheureusement», souligne l’invité de l’Info en face.
Autre problème révélé par le diagnostic, celui de la gouvernance. Pour l’ancien ministre des Finances, beaucoup de gens n’ont pas peur de l’impôt, mais de l’administration. «Par conséquent, il y a un problème dans la manière avec laquelle l’administration traite le contribuable pour l’amener à adhérer et respecter l’impôt. Ce sont des problèmes qui sont liés à l’éducation des populations», estime l’interlocuteur de Rachid Hallaouy.
Par ailleurs, comme partout dans le monde, la fiscalité est un phénomène d’actualité. Les gens expriment un ras-le-bol fiscal et veulent en même temps plus de services publics. Une contradiction apparente, mais une requête légitime, fait remarquer Berrada. «Ce que j’ai lancé comme défi lors des Assises c’est comment à la fois réduire la pression fiscale tout en augmentant les investissements et en améliorant les services publics ? Parce que quand la croissance n’est pas suffisante, elle ne produit pas assez d’emplois. Et quand le chômage augmente, il y a plus d’inégalités», explique le président du comité scientifique des 3es Assises de la fiscalité.
Mais le Maroc a-t-il les moyens de baisser sa pression fiscale ? Oui, répond l’invité de L’Info en Face. «La pression fiscale est la somme des recettes fiscales que l’on divise par le PIB. Si vous voulez réduire cette pression, ou vous baissez les recettes fiscales, et ce n’est pas du tout l’enjeu, ou vous augmentez le PIB, qui est la somme des valeurs ajoutées. Et pour assurer une croissance de la valeur ajoutée, il faut agir sur les deux facteurs de production que sont le capital et le travail», explique le professeur d’économie. En augmentant ces deux facteurs, les impôts qui leur sont liés suivent. D’où une baisse de la pression fiscale, «parfois même en diminuant les taux d’imposition», souligne Berrada pour qui, le plus simple serait de booster les investissements. Les recettes fiscales étant liées à la croissance économique. 

Lisez nos e-Papers