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Le projet d’une fédération mondiale annoncé à Marrakech

Organisée pour la première fois au Maroc, la conférence du Forum mondial des dépositaires centraux de titres (WFC) a connu une annonce majeure : le projet de création d’une fédération mondiale des dépositaires centraux. Si ce projet n’est actuellement qu’au stade de la proposition, tous les ingrédients militent pour son aboutissement. Les enjeux et nouveaux défis que rencontrent aujourd’hui cette industrie favorisent, en effet, une mutualisation des efforts et un partage plus accru d’informations.

Le projet d’une fédération mondiale annoncé à Marrakech
L’impact de la cybersécurité, la Blockchain et la Fintech sur les dépositaires centraux et leurs activités ont été au cœur d’une vingtaine de panels et rencontres modérés et présentés par plus de quarante professionnels et spécialistes. Ph. M. Hafidi

Le Forum mondial des dépositaires centraux des titres devrait évoluer vers une fédération. C’est l’une des principales annonces de la cinquième édition de la Conférence du forum mondial (WFC) des dépositaires centraux, qui s’achève demain à Marrakech (8-12 avril). Cette transformation en fédération est censée donner plus de visibilité à ce forum qui réunit les dépositaires de plus de 90 pays. Ce projet émane de Mohamed Abdel Salam, président de l’Association des dépositaires centraux d’Afrique et du Moyen-Orient (AMEDA). Interrogé par nos soins, il nous confie qu’aujourd’hui, face aux multiples menaces et défis que rencontre cette industrie, les dépositaires centraux doivent se regrouper en une organisation fédératrice pour défendre leurs intérêts. Il s’agira surtout de créer une véritable plateforme de partage d’informations, de données et d’expériences. Ce changement, si tout va bien, devra être concrétisé avant 2021, nous annonce l’initiateur de ce projet qui a été bien accueilli, selon lui. «Nous agissons depuis plus d’une trentaine d’années sous la table, nous ne jouissons pas d’un caractère officiel. Nous devons officialiser notre corporation et ne pas nous rencontrer que périodiquement pour discuter de nos problématiques et enjeux autour de forums. Nous allons nous battre pour ce projet», déclare le président de l’AMEDA au «Matin-Éco».
Si aujourd’hui, les voix s’élèvent pour une réorganisation de la profession, c’est que l’activité traverse depuis quelques années des bouleversements majeurs. À commencer par la digitalisation qui offre plusieurs avantages, en l’occurrence la Blockchain ou encore les Fintech, mais qui n’est pas exempte de risques. «Ces dernières années, nous assistons à des cyber-attaques perpétrées par de puissants hackers, impliquant des milliards de dollars de détournements. Des données personnelles sensibles et confidentielles sont également détournées par ces organisations malveillantes. La digitalisation est une aubaine pour notre industrie, mais elle présente surtout plusieurs défis et risques majeurs qui peuvent détruire toute une économie ou plusieurs en un temps record», avertit pour sa part Byungrhae Lee, président du WFC.  Le dépositaire central occupe, en effet, une position majeure et surtout sensible dans l’écosystème financier mondial. Parce qu’il permet un règlement efficace des opérations sur titres intervenant sur les marchés financiers, il joue un rôle essentiel dans l’organisation de ces marchés, dont il contribue à assurer la sécurité. En tant qu’infrastructure du post-marché, il assure l’enregistrement, la conservation des titres financiers ainsi que leurs échanges grâce à leur système de règlement-livraison. Sur les cinq jours de l’événement, les membres du WFC ont discuté de plusieurs sujets autour du thème «The changing nature of the financial markets». Des thématiques majeures ont été abordées avec un accent sur les nouvelles technologies. L’impact de la cybersécurité, la Blockchain et la Fintech sur les dépositaires centraux et leurs activités ont ainsi été au cœur d’une vingtaine de panels et rencontres modérés et présentés par plus de quarante professionnels et spécialistes. DNES à Marrakech - Mohamed Amine Hafidi

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