Certes, cette saison culturelle du Maroc en Wallonie-Bruxelles a son poids du point de vue image et effervescence du pays et de ses créateurs toutes disciplines confondues. D’où son importance qui a posé au départ pour les organisateurs tout un lot de difficultés concernant le choix des participants. Mais, après moult réflexions, ils se sont, en fin de compte, penchés sur une sélection bien étudiée des deux côtés qui verse dans tout ce qui appelle au questionnement et au débat, loin des sentiers battus et des critères dogmatiques, comme l’a bien expliqué Driss Khrouz, Commissaire marocain de la saison culturelle et artistique Daba Maroc. Ce sont 70 institutions artistiques et culturelles auxquelles on a fait appel pour contribuer à ce choix. «Nous avons été voir une multitude d’organismes publics et privés, des ONG et autres établissements qui s’intéressent à la culture et aux arts, et ce pour être au parfum de tout de ce qui se passe au Maroc d’aujourd’hui.
C’est à partir de là que nous avons commencé à travailler en collaboration avec la Commissaire de la Wallonie-Bruxelles, Fabienne Verstraeten, pour mettre en valeur l’actualité marocaine en arts et en culture. Je ne dirai pas que c’est parfait ce que nous allons présenter. Peut-être que nous nous sommes trompés dans certains choix, peut-être que non. Mais, l’essentiel pour nous était de cristalliser ce que nous voulions offrir sur ce qui se passe au Maroc sur le plan de la créativité artistique et culturelle. Il y a derrière ce montage un projet politique porté par la culture», explique Driss Khrouz.
Un projet que le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, estime très porteur et qui met en exergue les plus importants volets de la culture marocaine dans ses différents volets littéraires et artistiques. «C’est un programme qui présente des images vivantes et réalistes du développement culturel et artistique que connaît notre pays. Nous espérons qu’il aura un impact positif sur les Marocains résidant en Belgique et les Belges d’origine marocaine, ainsi que le public belge en général. Surtout en ces moments où nous avons le plus besoin de faire connaître le Maroc, en tant que pays musulman très attaché à la préservation et la consolidation des composantes de son identité nationale, et son peuple fier de ses valeurs et de sa riche culture très diversifiée basée sur les principes de l’ouverture sur l’autre, la tolérance, le dialogue et l’échange avec les autres cultures et civilisations», souligne Amine Sbihi. Et d’ajouter que le ministère de la Culture n’a pas ménagé d’efforts, en compagnie de ses partenaires (le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, le ministère chargé de la Communauté Marocaine à l’étranger, le ministère de la Communication, le Conseil consultatif de la communauté marocaine à l’étranger et l’Institut Royal de la Culture Amazighe) pour faire réussir cette manifestation et réaliser les objectifs escomptés de «Daba Maroc».
«Pour ce faire, le ministère de la Culture et ses partenaires ont alloué la somme de deux millions cinq cent mille dirhams pour couvrir les dépenses du transport aérien et les cachets des artistes, puis le transfert des œuvres artistiques. Sans oublier la précieuse contribution de la Wallonie-Bruxelles qui peut atteindre les 400 000 DH». C’est une collaboration très fructueuse qui n’est pas récente et qui porte, actuellement, ses fruits à travers l’événement Daba Maroc. «Les relations entre nos deux pays ne datent pas d’aujourd’hui.
C’est pour cela que nous réservons une attention particulière à toutes les créations artistiques et culturelles marocaines dévoilant les multiples facettes de la réalité marocaine que nous allons montrer ensemble, en donnant la parole aux artistes marocains».
Ainsi, un programme très diversifié a été préparé minutieusement, composé de têtes d’affiche dont Chérifa, Touria Hadraoui, Fatéma Tabaamrant, Mohammed Berrada, Abdelfettah Kilito, Fouad Laroui, Rita El Khayat, Abdellatif Laâbi, entre autres, et notamment les trois projets majeurs citoyens bâtis autour de résidences et d’échanges entre le Maroc et la Belgique. Mais, en dehors des disciplines classiques telles que la littérature, la musique, le théâtre et le cinéma, l’accent est, également, mis sur les initiatives innovantes, comme la danse contemporaine, les arts urbains, en design, la mode ou la production vidéo.
Autant de pratiques artistiques actuelles destinées au regard des Marocains de Belgique et du public belge, afin de découvrir le foisonnement d’une culture vivante millénaire et ouverte sur son époque.