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FMI : Nécessité d'une clarification politique

«Le FMI appelle à une «clarification politique» en Grèce et en Italie».

FMI : Nécessité d'une clarification politique
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde s'est entretenue à Beijing avec le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, à Beijing. (Photo : AFP)
La directrice générale du FMI a appelé jeudi à Pékin à une «clarification politique» en Italie et en Grèce et a demandé à la Chine de contribuer à résoudre la crise en Europe qui secoue les marchés dans le monde.

Une «clarification politique» est nécessaire à Rome et à Athènes, car celle-ci «favoriserait la stabilité et mon objectif est une plus grande stabilité» a déclaré Christine Lagarde lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite de deux jours en Chine.

Tandis que l'euro a chuté sous 1,35 dollar et que les bourses dans le monde sont déstabilisées après l'annonce du départ des chefs de gouvernement des deux pays européens, Lagarde a expliqué avoir discuté avec des responsables chinois du Fonds d'aide à l'Eurozone.

«Il existe clairement une relation de confiance entre le Fonds et la Chine», a affirmé la patronne du FMI, avant d'être reçue par le Premier ministre chinois Wen Jiabao, sans toutefois faire état d'une nouvelle annonce d'engagement de la Chine dans ce fonds.

Le FMI s'est vu attribuer une tâche cruciale, et doit, selon Lagarde, mettre son «expertise» et son «savoir-faire» au service d'une «surveillance budgétaire de l'Italie à un rythme trimestriel».

Une contagion de la crise à l'Italie, troisième économie de la zone euro dont la dette atteint 1.900 milliards d'euros (120% du PIB), et a fortiori à la France, mettrait à genoux l'ensemble de la zone euro, où le Fonds d'aide, le FESF, est encore très loin de pouvoir faire face à un tel scénario.

La zone euro veut démultiplier la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et a sollicité à ces fins la Chine pour qu'elle en achète des obligations.

La démission désormais officielle de Georges Papandréou en Grèce et celle, annoncée, de Silvio Berlusconi en Italie n'ont pas suffi, loin s'en faut, à désamorcer la crise dans la zone euro, dont l'éclatement n'est plus un scénario de science fiction. Et les marchés étaient secoués jeudi.

Christine Lagarde a appelé les grands pays émergents à laisser leur monnaie s'apprécier ou à changer de modèle de croissance face à la crise de la dette en Europe. «Les marchés émergents, et les grands marchés émergents en particulier, ont un rôle à jouer en réorientant leur modèle de croissance ou en laissant leur monnaie s'apprécier de manière appropriée», a déclaré la directrice du FMI.

Les principaux partenaires économiques de la Chine considèrent que le yuan est sous-évalué et que cela contribue fortement aux colossaux excédents accumulés par la Chine, dont les réserves de change dépassaient fin septembre les 3.200 milliards de dollars.

La Chine veut réorienter son modèle de croissance, actuellement trop dépendant des investissements et des exportations, pour accorder plus de place à la consommation des ménages. «La situation de l'économie mondiale ne peut être améliorée que s'il existe un niveau et un degré de coopération appropriée entre tous les acteurs», a encore dit la directrice générale du FMI, qui a, aussi, rencontré à Pékin le directeur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan et le vice-Premier ministre Wang Qishan.

Lagarde a reconnu qu'il existait des «inquiétudes» chez des pays «qui n'ont rien à voir avec la crise», qui redoutent que leur contribution au FMI ne serve prioritairement qu'à aider la zone euro, au détriment de régions moins riches qui pourraient aussi être gagnées par la contagion.

Les dirigeants de ces pays qui se sont engagés à renforcer la capacité d'action du FMI ont souhaité de façon manifeste que le Fonds soit capable de répondre aux besoins de tous ses membres, a expliqué la chef du FMI.

Mercredi, Christine Lagarde avait dit craindre un «risque de spirale d'instabilité financière mondiale» si les économies de la planète ne réagissent pas ensemble face à la crise, en soulignant que l'Asie n'était pas à l'abri.

Après son séjour à Pékin, la directrice du FMI sera vendredi au Japon.
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