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La première édition dédiée à l’e-gov

Le développement du gouvernement électronique, communément appelé l’e-gov, est l’un des chantiers importants pour le Royaume.

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La modernisation du secteur public, la simplification de la relation avec les usagers, l’amélioration de la productivité de l’administration et l’ancrage de la transparence sont autant d’éléments permettant au pays de conforter son développement durable et réussir sa transition démocratique. Et c’est dans ce sens qu’intervient la première édition de Microsoft, filiale Maroc tenue à Rabat et dont le coup d’envoi a été donné dernièrement. L’objectif de cette rencontre est de mettre en évidence les enjeux de la modernisation des services publics ainsi que de proposer les solutions pouvant être mises en place afin de dynamiser le secteur. Étalée sur deux jours, cette messe a pu réunir prés de 500 experts nationaux et internationaux. L’idée est de partager les expériences en la matière et de mener une réflexion commune sur les enjeux de l’e-gov. Pour le bilan de nos e-services, il reste mitigé.

Un constat fait par le conseil économique et social dans son rapport relatif aux services publics. D’après le rapport, à l’exception de quelques expériences réussies (CNSS, Douane), la situation des services électroniques demeure chaotique. Ainsi, sur les 80 sites ministériels et administratifs consultés, il s’est avéré que ces espaces numériques sont vulnérables et hétérogènes. «Il s’agit simplement d’un e-gov en mode boîte noire», a noté le rapport.
Ainsi, la séance d’ouverture était une occasion pour présenter les réalisations du Maroc dans ce domaine. Et ce n’est que le très fameux plan «Maroc Numéric 2013» qui illustre parfaitement les efforts consentis par les Royaume dans ce domaine-là. Et c’est Boubker Badr directeur de ce programme au ministère du Commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies qui a dressé, devant l’assistance, les objectifs de ce plan et les initiatives prises dans ce cadre.  

Valeur ajoutée

Lancé en 2008, le «Maroc Numeric 2013» a fixé comme objectif de faire des technologies de l’information un vecteur du développement humain et une source de productivité et de valeur ajoutée pour les secteurs économiques et pour l’administration publique. Pour cette dernière, le plan vise essentiellement à rapprocher l’administration des besoins de l’usager en termes d’efficacité, de qualité et de transparence. Et ce, à travers un programme e-gouvernement efficace qui prend en compte les aspirations des citoyens. Pour les chiffres, le Maroc numérique compte de passer de 16 à 89 e-services en 2013. Boubker Badr a également précisé que «pour accompagner cette stratégie, il y a eu la mise en place d’un cadre juridique dont le but est de protéger les données personnelles d’où la création de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel. A cela s’ajoute, l’instauration d’un organe de gouvernance».

Outre les services publics, ce plan vise également le développement des PME. Il s’agit de soutenir l’informatisation des PME. Pour ce faire, «Marocnumeric » prévoit de mobiliser les prescripteurs publics et privés autour de cet objectif. L’idée est de promouvoir, relayer et accélérer l’informatisation des entreprises.
Sur ce registre, Boubker Badr a indiqué que «le secteur privé est un acteur incontournable pour la réussite de «Maroc Numéric 2013» et grâce à son expertise, Microsoft peut contribuer au développement de l’e-gouvernement». 

De son côté, Chakib Benmoussa, président du Conseil économique et social a également relevé dans son allocution, l’importance de cette thématique et l’apport des technologies de l’information aux citoyens. Il a saisi l’occasion pour présenter l’expérience du CES et son implication dans ce domaine. «Pour favoriser une interaction entre les membres du CES et les réflexions du conseil, nous avons développé des outils intranets, de la visio-conférence, de la messagerie instantanée ainsi que les outils de traçabilité. Et ce, pour assurer le suivi des travaux sans nécessité de se mobiliser».  Sur ce chapitre, le CES avait lancé un forum dédié aux citoyens (almoubadaralakoum.ma). Par son biais, les citoyens peuvent participer aux débats afférents aux thématiques traitées par le CES. 


Avis du spécialiste : Samir Benmakhlouf, DG de Microsoft Maroc

«Le e- gov est un moyen de changement»

Vous lancez la première édition du e-gov, comment est née cette idée ?
Samir Benmakhlouf : Nous lancerons cette première édition au lendemain de la nouvelle Constitution et les dernières élections législatives. Aujourd’hui, nous avons un nouveau gouvernement qui est venu avec de nouvelles stratégies. Les Marocains s’aspirent à ce qu’il y a de grands changements. Ces derniers ne pourraient pas se réaliser sans technologies. À l’heure actuelle, il n’est pas logique de travailler avec des procédures dépassées. Il est opportun d’améliorer nos méthodes et notre façon de faire les choses. Il faut mettre en place des processus pour la dématérialisation des procédures, des systèmes d’informatisation plus poussés ainsi que développer nos logiciels.

Concrètement, quels sont les objectifs attendus de ce séminaire sur le e-gov ?  
 Le e-gov est une initiative de Microsoft pour partager avec les acteurs locaux, internationaux et le gouvernement les expériences. Il s’agit aussi de s’inspirer des expériences des autres pays. Aussi, c’est une occasion pour mettre en exergue les expériences internes et plus particulièrement certaines «success stories». Car nous avons de belles choses à raconter dans ce secteur.  Le forum est une occasion pour réunir les décideurs ainsi que les IT professionnels. Ces derniers se réuniront pour aborder certains sujets comme ceux afférents à la sécurité, aux bases de données et de dématérialisation. Il est également question de trouver les moyens adéquats pour gérer ces questions d’une manière intégrée.

Quelle évaluation faites-vous des avancées enregistrées par le Maroc dans ce domaine ?  
De mon côté, je vois le verre à moitié rempli. Certes, nous avons réalisé des choses intéressantes. Mais, il y a un retard.  Nous avons encore du chemin à parcourir.  Aujourd’hui, le citoyen est devenu alerté à tout ce qui se passe dans ce secteur et il n’y a que la technologie qui peut avancer le développement. Il faut commencer où sont terminés les autres pour faire un saut qualitatif en la matière.





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