Les groupes islamistes armés ont effectué «un repli» dans la partie est du Mali mais «un point difficile» pour les forces françaises demeure dans la partie ouest, a déclaré lundi le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
«L’évolution de la situation est conforme aux orientations» du Président français, «elle évolue favorablement», a-t-il déclaré à la sortie d’un Conseil de défense à l’Élysée, au quatrième jour de l’opération militaire française contre les groupes islamistes armés au Mali.
«À l’est du Mali, l’initiative des groupes terroristes a été bloquée, la ville de Konna a été abandonnée et les groupes terroristes ont effectué un repli vers Douentza», a poursuivi le ministre de la Défense. «Sur Gao, il y a eu dimanche un certain nombre de tirs ciblés sur la base arrière du groupe Mujao, qui a donné des résultats extrêmement tangibles et qui a abouti à une dispersion de ce groupe terroriste vers l’est et le sud», a-t-il déclaré. Selon le ministre, «il reste un point difficile à l’ouest», où les forces françaises sont confrontées «à des groupes extrêmement armés et où les opérations se poursuivent en ce moment même autour des forces maliennes, qui elles-mêmes avaient été extrêmement valeureuses vendredi à l’est».
Par ailleurs, le chef d’état-major nigérian de la Misma est arrivé à Bamako dimanche soir, «pour la mise en place de son état-major», a-t-il indiqué. La Misma doit être commandée par le général nigérian Shehu Abdulkadir.
«Les groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du Mali depuis avril dernier ont lancé la semaine dernière une offensive vers le sud du pays. Ils ont opéré par deux voies, l’une à l’est de Konna, l’autre à l’ouest de cette ville dont ils s’étaient emparés jeudi après de violents combats, provoquant le déclenchement de l’intervention militaire et des raids aériens français.»
Lundi, des combattants jihadistes, menés par l’un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont attaqué la ville de Diabali, dans le centre du Mali, dans une zone sous le contrôle des autorités maliennes, a dit un responsable malien de la sécurité.
Par ailleurs, l’appui international à cette opération vient de commencer avec les premiers vols d’avions de transport militaires britanniques à partir de lundi d’une base du nord-ouest de la France, a-t-on appris auprès de l’armée de l’air française.
La Grande-Bretagne a annoncé samedi qu’elle fournira une assistance militaire logistique à la France pendant son intervention, mais ne déploiera pas de personnel en situation de combat.
«Deux avions C17 britanniques, qui peuvent notamment embarquer des véhicules blindés de type VAB, doivent participer à cette mission. Un premier appareil s’est posé dimanche à Évreux pour des essais, notamment pour l’arrimage à bord du matériel, a précisé le porte-parole.
Paris et Londres se sont mis d’accord samedi sur cette mission, au lendemain du début de l’opération française, souligne-t-on de même source, ce qui montre «le soutien très réactif des Britanniques» à cette opération.
Pour sa part, l’Allemagne étudie un possible soutien «logistique», «médical» ou «humanitaire» à l’intervention française au Mali, qui est «justifiée», a déclaré lundi un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. «Pour le gouvernement fédéral et le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, il est clair que l’Allemagne ne laissera pas seule la France dans cette situation difficile», a déclaré ce porte-parole, Andreas Peschke, ajoutant que son soutien pourrait se faire dans les domaines «logistique», «médical» ou «humanitaire».
Quant à la Chine, elle n’a soutenu lundi que du bout des lèvres l’intervention militaire française au Mali, en insistant sur le déploiement «aussi vite que possible» de la Force internationale de soutien au Mali (Misma) approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU.