«Il faut maintenir les attentes à un niveau modeste. Le pays n'est pas dans une situation brillante où l'on peut faire des promesses», a-t-il dit, au lendemain de l'adoption des grandes lignes d'une difficile réforme du marché du travail qui devrait éliminer certaines protections de l'emploi et qui est contestée par les syndicats.
«Nous ne pouvons pas penser aujourd'hui d'avoir déjà résolu les problèmes les plus urgents. Malheureusement il n'est pas possible de résoudre en un an, ou en cinq mois, ce qui a été construit pendant des décennies», a ajouté Monti.
Il a dénoncé le fait que dans le passé «la politique a trop souvent écouté les diverses catégories» sociales, critiquant implicitement le principe de concertation qui était appliqué en Italie jusqu'à l'arrivée de son gouvernement et offrant une sorte de «droit de veto», selon Monti, à certains syndicats ou catégories professionnelles.
Depuis qu'il a succédé à Silvio Berlusconi en novembre à la suite d'une grave crise financière qui frappait l'Italie, Monti a multiplié les mesures impopulaires, coupes financières, libéralisations pour obtenir davantage de concurrence ou réforme des retraites.
Le projet de réforme du marché du travail en est une autre, mais il ne devrait pas entrer en vigueur avant quelques mois et il est susceptible de subir des modifications lors du parcours parlementaire.
Monti a, par ailleurs, précisé que ces éventuelles modifications ne pourraient être que le fruit «d'une entente entre les membres du gouvernement et le chef de l'Etat» et pas celui de «forces extérieures au gouvernement», dans une claire allusion aux syndicats.
Face à la menace d'une grève générale de huit heures de la principale confédération syndicale du pays, la CGIL (gauche), Monti a simplement assuré que «cela faisait partie de la physiologie sociale d'un pays démocratique».
Il a, par ailleurs, évoqué «les préoccupations de l'Union européenne concernant l'Espagne» où la situation fragile a provoqué ces derniers jours une hausse des taux d'emprunt à 10 ans sur le marché obligataire, estimant qu'«il fallait bien peu pour qu'une contagion s'élargisse» à d'autres pays de la zone euro.