En s'engageant résolument à développer son potentiel en énergie renouvelable, le Maroc est en passe de devenir un leader en la matière dans le bassin méditerranéen, une situation qui n'est pas uniquement bénéfique économiquement, mais également en termes de rayonnement politique, soutient mardi «Forbes Magazine».
«Avec les changements politiques et économiques profonds qu'a connus l'Afrique du Nord l'année dernière, le programme de développement du potentiel du Maroc en matière d'énergie renouvelable a pris une nouvelle dimension», note la publication américaine dans un éditorial intitulé : «Le Maroc et le potentiel politique de l'énergie renouvelable».
Suite au réchauffement des relations entre Rabat et Alger et l'installation de nouveaux gouvernements en Tunisie et en Libye, «la mise en œuvre des partenariats longtemps relégués aux calendes grecques est devenue désormais une possibilité», relève «Forbes Magazine».
Et d'expliquer qu'«une Afrique du Nord unifiée économiquement donnerait aux pays de la région un poids certain en termes de production et d'exportation d'énergie sur le marche européen».
L'éditorial fait observer, à ce propos, qu'«avec une cohésion dans les efforts de production d'énergie dans le Maghreb, la région aura son mot à dire pour ce qui est des modalités de financement des projets, de partage des revenus et de définition de critères liés à la durabilité».
Une telle mutation, note-on, conduirait les consommateurs d'énergie sur la rive nord de la Méditerranée à appréhender le bien-être de la rive sud en tant qu'enjeu essentiel, une approche qui constitue un dépassement de la vision qui repose sur la sécurité et le pétrole.
«En développant l'énergie renouvelable, nous créons des solutions pour l'Europe, pas uniquement économiques, mais aussi sociales», a affirmé le directeur général de l'Agence marocaine pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, Saïd Mouline, dont les propos sont rapportés par «Forbes Magazine».
La publication rappelle, à ce propos, que le Maroc avait entamé depuis des années la consolidation de ses capacités en matière d'énergie renouvelable dans le but de satisfaire la demande interne, mais également en vue de répondre aux attentes et à l'intérêt exprimé par l'Europe.
La nouvelle stratégie énergétique marocaine, rappelle, par ailleurs «Forbes Magazine», a été confortée par le lancement en 2009 du projet de l'énergie solaire, d'un coût d'investissement estimé à 9 milliards de dollars, soulignant que le Royaume s'est fixé pour objectif de subvenir à 42% de ses besoins en énergie d'ici 2020.