L’Union européenne aura à trancher, d’ici la fin du mois de mars, au sujet d’un nouveau plan d’action devant régir ses relations avec le Maroc dans le cadre du statut avancé. Il s’agit d’un document politique qui engage les deux parties sur cinq ans et qui concerne divers domaines : économique, commercial, investissement… C’est une sorte de nouvelle feuille de route sachant que le dernier plan d’action est arrivé à échéance fin 2012.
Le nouveau document à adopter a été négocié par les deux parties au cours de l’année passée et il est en phase de ratification et d’adoption. En effet, du côté marocain, ce programme devra être ratifié par le Parlement alors que du côté européen, il doit faire l’objet d’un accord engageant les 27 États membres de l’UE. Mais il doit également être ratifié aussi par le Parlement européen. Selon l’ambassadeur de l’Union européenne au Maroc, Eneko Landaburu, ce document «va passer sans problèmes du côté européen. Il devra être adopté au cours des prochaines semaines, peut être au cours du mois de mars... parce qu’il n’y a plus d’obstacles politiques», a-t-il confié au Matin en marge d’une conférence de presse que la délégation de l’Union européenne au Maroc a organisée mardi dernier à Casablanca.
En effet, cette rencontre avec la presse nationale a permis à l’ambassadeur sortant de l’Union européenne au Maroc, Eneko Landaburu (il quitte son poste fin mars pour être remplacé par le Britannique Rupert Joy, NDLR), de faire le point sur le bilan des actions de l’UE au cours de l’année 2012 et d’annoncer les perspectives 2013. L’ambassadeur européen a ainsi annoncé un projet, plus ambitieux, sur lequel travaille l’Union européenne avec le Maroc. Il s’agit du lancement en 2013 de négociations plus larges sur le plan économique «afin de parvenir à une meilleure intégration de nos économies de manière à englober un certain nombre d’éléments qui ne sont pas pris en compte dans les accords sectoriels commerciaux», souligne Eneko Landaburu, qui a émis le souhait de voir ces négociations démarrer à la fin du mois courant. L’un des volets qui pourraient être abordés concerne les obstacles techniques au commerce, la question de la protection des investissements et la question des marchés publics… «Les négociations seront certainement longues.
Il est impossible de savoir combien cela va prendre de temps, car il faut savoir que nous allons toucher à des points vitaux. En tout cas, on assistera au lancement de cette nouvelle grande négociation vers fin février pour un accord global et approfondi», a-t-il déclaré. Par ailleurs, la politique extérieure de sécurité et de défense est présente dans les objectifs de l’UE dans ses relations avec le Maroc pour l’année 2013.
Dans ce sens, l’Union travaille sur un accord-cadre qui devra permettre au Maroc de participer aux missions civiles et militaires de gestion de crise de l’UE ainsi que sur un autre accord relatif à la sécurité des informations. Les deux accords entrent dans le cadre de la mise en œuvre du statut avancé accordé au Maroc. Cela dit, l’ambassadeur européen a souligné qu’en dehors du Statut avancé, l’UE a deux autres objectifs dans ses relations avec le Maroc. Le premier concerne les relations commerciales et économiques avec le Royaume.
À ce niveau, l’accord de pêche occupe une place importante. À ce sujet, Eneko Landaburu estime qu’il sera ratifié avant son départ, c’est-à-dire avant la fin du mois de mars. En 2013, l’UE envisage aussi de bien mettre en œuvre l’accord agricole et de permettre un meilleur rendement de la libre circulation des biens industriels sans droit de douane.
Le deuxième objectif à trait à la politique de voisinage de l’UE. Dans ce cadre, l’Union européenne estime que le Maroc est précurseur compte tenu de la coopération avec des programmes novateurs visant à réussir le Statut avancé, la politique genre… De la sorte, l’UE continuera, en 2013, sa coopération visant à soutenir le Royaume avec une grande variété d’instruments (appui budgétaire, projets, jumelages, subventions à la société civile...). Sur un autre registre, en ce qui concerna le bilan de l’année écoulée, l’ambassadeur de l’Union européenne au Maroc a affirmé que «l’année 2012 avait été une année où l’on avait concrétisé un certain nombre d’objectifs». Les résultats montrent qu’il y a pas mal de réalisations, que ce soit au niveau du Statut avancé, des accords commerciaux, de la coopération politique et sécuritaire… En revanche, l’Union européenne souligne qu’au niveau de la convergence réglementaire, il y a des lenteurs qu’il faut surmonter.