Le nouveau régime d'assistance médicale (Ramed) sera opérationnel à partir de janvier 2013, a annoncé lundi le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, en marge du lancement officiel par S.M. le Roi Mohammed VI de ce grand chantier social.
Ce régime se mettra en place, «de façon progressive» en trois étapes, a fait savoir le ministre dans une déclaration à la MAP, rappelant que la première étape a commencé le 13 mars dernier, et concerne l'amélioration de l'offre sanitaire dans les hôpitaux ainsi que l'accès aux soins de santé et aux urgences, à travers notamment la création des urgences de proximité.
La 2e étape porte sur le «renforcement des acquis» par l'équipement et l'aménagement des hôpitaux identifiés, surtout dans le domaine des urgences, a-t-il ajouté, précisant que la dernière phase va démarrer le 1er janvier 2013, et sera marquée par la mise en place de l'arsenal juridique et la résolution des problèmes des ressources humaines et du financement.
«Ramed, droit pour les citoyens et obligation pour l'Etat»
L'accès aux soins, a-t-il dit, n'est plus désormais un «cadeau», mais un droit consacré par la nouvelle Constitution. Il a rappelé que plus de 8,5 millions de personnes, soit 28% de la population du Royaume, sont éligibles aux prestations garanties par ce régime, dont 4 millions en situation de pauvreté absolue, 4,5 millions en situation précaire et près de 160.000 bénéficiaires légaux parmi les pensionnaires des centres de protection sociale, des établissements pénitentiaires et les personnes parrainées par l'Etat.
En vertu de ce régime, les personnes en situation de pauvreté bénéficieront gratuitement des soins de santé, alors que celles en situation de vulnérabilité devront payer 120 dirhams annuellement par personne sans dépasser 600 dirhams par foyer.
Le ministre a fait savoir que le panier des prestations prises en charge comprend l'hospitalisation, y compris l'accouchement, les consultations spécialisées externes et de médecine d'urgence, les analyses de biologie et l'imagerie médicale, ainsi que les évacuations sanitaires inter-hospitalières par ambulance et les soins dentaires.
Ces actes sont assurés sur simple présentation de la carte Ramed et qui sera délivrée par les autorités locales avec une validité de trois ans. Un budget de 3 milliards de dh a été alloué au Ramed en 2012.
Concernant le financement de ce régime, El Ouardi a indiqué que l'Etat prendra en charge 75% des frais, 6% seront assurés par les collectivités territoriales (40 DH par an pour chaque carte Ramed délivrée) et 19% représentant la cotisation annuelle de 120 DH versée par les personnes en situation de vulnérabilité. Pour «ne pas transformer l'espoir des citoyens en désespoir», le ministre a insisté sur la mise en place «progressive» du Ramed et sur l'«obligation» pour les personnes bénéficiant des prestations de ce régime, de s'adresser d'abord au centre de santé le plus proche et de voir le médecin généraliste, qui orientera le patient vers la structure sanitaire appropriée.
Le Ramed est fondé sur les principes de l'assistance sociale et de la solidarité nationale au profit de la population pauvre et qui n'est pas éligible au régime de l'assurance maladie obligatoire (Amo). Les bénéficiaires du Ramed sont couverts sans aucune discrimination due à l'âge, au sexe et à leurs antécédents pathologiques ou à leurs zones de résidence.
Pour la concrétisation de ce régime, l'Etat met à la disposition des bénéficiaires 2.581 établissements de soins de santé de base, dont 2.030 centres de santé et 111 hôpitaux provinciaux et préfectoraux, 12 hôpitaux régionaux et 19 Centres hospitaliers universitaires.
Le dispositif concerne aussi le renforcement des soins d'urgence à travers la création de 80 unités médicales équipées, l'organisation de caravanes médicales spécialisées au niveau des provinces et la mise en place d'une unité de consultation médicale hebdomadaire fixe pour les personnes souffrant de diabète et d'hypertension, outre l'augmentation du nombre des unités médicales mobiles (602 unités de soins médicaux et 19 unités de soins dentaires).
Des partenariats public-privé sont également prévus, notamment dans les régions peu dotées en infrastructures publiques ou en ce qui concerne les spécialités qui connaissent une demande accrue.