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Le «Voyage lointain» d'une russe

La galerie nationale Bab Rouah accueille, du 23 septembre au 10 octobre, les œuvres de l'artiste-peintre russe Janna Yakovleva. Une initiative du Centre culturel russe en partenariat avec le ministère de la Culture.

Le «Voyage lointain» d'une russe
L'artiste puise son inspiration dans le voyage qu'elle entreprend à travers le monde.
«Voyage lointain» c'est l'intitulé de l'ensemble des créations de l'artiste Janna Yakovleva. Nature morte, portraits et paysages sont représentés d'une manière universelle et sont les fruits des nombreux déplacements de l'artiste un peu partout dans le monde. Ses tableaux sont d'une grande richesse thématique et les Rbatis les apprécieront, sans aucun doute.

«Janna est considérée comme une grande peintre russe contemporaine. Elle est connue mondialement, notamment en Chine, au Vietnam ou encore en France où on a écrit plusieurs ouvrages sur elle. C'est pour cela que j'ai sauté sur l'occasion de l'inviter au Maroc. Janna m'a été présentée, pendant les vacances en Russie, par des amis. Mais quand j'ai vu ses tableaux, j'ai tout de suite souhaité les voir accrochés dans une grande galerie marocaine. Aussi, quand le peintre Gnnagui, qui a été programmé pour cette exposition, s'est désisté pour des raisons personnelles, j'ai fait appel à Janna. Celle-ci était très contente de cette invitation, parce qu'elle aussi rêvait de voir le Maroc», souligne Nikolai Soukhov, directeur du Centre culturel russe.
En effet, Janna Yakovleva a saisi cette occasion de visiter le Maroc. «Je me rappelle toujours les paroles du grand peintre Matisse qui, en visitant la ville de Tanger, a toujours appelé les artistes à s'y rendre car les couleurs du ciel y sont surprenantes, ainsi que sa luminosité exceptionnelle. Beaucoup d'artistes peintres connus mondialement sont venus au Maroc et sont restés séduits par ses sites naturels. Moi aussi, je suis très heureuse d'avoir cette chance de contempler toutes ces beautés et de m'en inspirer dans mes travaux», précise Janna. C'est dans ce but que le directeur Nokolai Soukhov invite l'artiste Janna pour trois semaines afin qu'elle puisse visites plusieurs villes et sites marocains. «Janna va profiter de ce séjour pour peindre des tableaux sur le Maroc. Ces travaux seront exposés au Centre culturel russe et les recettes de leur vente seront versées au profit des associations pour enfants défavorisés». Une démarche tout à fait naturelle pour cette artiste qui ne s'arrête jamais de travailler, même au cours de ses nombreux voyages.

Janna saisit toutes les opportunités de partir à l'aventure vers de nouveaux horizons. De chacun de ses voyages, elle ramène des carnets de route, de nouvelles impressions et inspirations. Ce sont ces richesses et ces trésors rapportés de ses lointains voyages que l'observateur admire sur ses toiles. Elle a le trait léger, le regard aiguisé. En quelques minutes, elle peut saisir la beauté d'un lieu, le croquer rapidement sur une feuille, un carnet ou un bout de papier.
Ensuite, dans le silence de l'atelier, elle y revient, en retire le superflu et en extrait l'essence. Elle donne naissance à une composition et le croquis devient tableau. Pour elle, le travail sur toile est chose acquise. Dans ses esquisses symboliques, il n'y a pas seulement des choses vues, mais aussi d'autres impressions qui lui appartiennent personnellement. Une sorte de codage inimitable. Ainsi, tous les lieux qu'elle a visités ont quelque chose de commun qu'elle reproduit avec ingéniosité sur ses toiles.

Les villes et l'artiste

Artiste peintre russe ayant reçu de nombreux prix, Janna Yakovleva a, à son actif, un brillant parcours. Elle aime les villes, elle aime l'eau. Il est rare qu'elle dessine des personnages. Possédant un don de styliste, elle supprime tout le vain et pare tout l'instable d'une longévité particulière. Comme si, dans une ville bien réelle, l'artiste s'efforçait de n'y voir que la quintessence qui n'est révélée qu'au moment de l'aurore. Quand la ville est éclairée mais encore déserte, quand le brouhaha des gens n'entrave pas encore sa vie. Chez Janna, la ville est une nature morte, pas un paysage. La ville est, certes, faite par les humains, mais pas seulement par ceux qui y vivent. Chaque ville porte l'histoire de ceux qui y ont vécu. Si on en supprime les signes de la vie actuelle, la ville dégage une impression étrange, comme si le temps y était ralenti, comme dans un rêve où tout se passe lentement, où tout ce qui a été créé par les êtres humains se met met à acquérir une vie propre.
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