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L’action parlementaire entravée par les dissensions entre l’opposition et la majorité

Le bureau de la Chambre des représentants appelle au respect mutuel entre toutes les composantes de l’institution.

L’action parlementaire entravée par les dissensions entre l’opposition et la majorité
Les nouvelles dispositions constitutionnelles sont-elles suffisantes pour renforcer le rôle du Parlement ?tttttttPh. Archives

Une relation tendue caractérise les rapports de l’opposition et de la majorité. Les séances des questions orales au Parlement en témoignent. Les échanges verbaux sont parfois si intenses que l’on est contraint de suspendre les travaux de la plénière. Ainsi, le bureau de la Chambre des représentants a décidé d’inciter les députés à respecter le règlement intérieur pour garantir le bon fonctionnement de l’institution. «Le respect des dispositions du règlement intérieur est nécessaire pour rehausser le rendement parlementaire, dans un cadre de respect mutuel entre toutes les composantes de cette Chambre», a souligné dernièrement le président de la séance des questions orales, Mohamed Yatim.

Les groupes parlementaires sont appelés à oublier les différends pour promouvoir l’action parlementaire. Actuellement, l’opposition pointe du doigt la majorité gouvernementale, l’accusant de l’empêcher de jouer pleinement son rôle. Du côté de la majorité, quelques voix estiment que les deux camps se cherchent encore. C’est ce que souligne le président du groupe de la Mouvance au sein de la Chambre des représentants, Mohamed Moubdiaâ : «Les deux camps cherchent à se positionner d’une manière plus au moins événementielle. Ce qui cause parfois des tensions portant sur des futilités. On n’arrive pas à prendre la température des autres pour pouvoir anticiper. Les deux parties demeurent imprévisibles.»
Le temps arrangera-t-il les choses ? C’est ce qu’espèrent certains parlementaires de l’opposition. Mais ceux de la majorité ne semblent pas exprimer le même besoin du changement. Les groupes de la coalition gouvernementale travaillent en harmonie et unifient leur position, tandis que ceux de l’opposition font souvent cavalier seul, même s’ils se solidarisent entre eux de temps à autre. Le président du groupe du parti de la lampe, Abdelaziz El Omari, signale que la majorité prend ce qu’elle juge être utile parmi les propositions de l’opposition.

Sur le plan opérationnel, plusieurs «concessions» ont été accordées aux groupes de l’opposition. Alors que le texte fondamental stipule de leur octroyer la présidence d’une ou de deux commissions parlementaires, le RNI, l’UC, l’USFP et le PAM ont tous réussi à décrocher la présidence d’une commission. Les deux parties sont appelées à jouer pleinement leur rôle pour améliorer le rendement du Parlement, dont l’image a été pendant longtemps altérée aux yeux de l’opinion publique. Mais les tirs à la corde freinent parfois les travaux du Parlement.
Les nouvelles dispositions constitutionnelles sont-elles suffisantes pour renforcer le rôle du Parlement ? D’après le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, quelle que soit la qualité du texte constitutionnel, la promotion du Parlement et la transformation des groupes parlementaires de simples rassemblements partisans des parlementaires à des groupes d’action dotés d’une administration professionnelle et soutenus par des experts en communication et en droit constituent l’issue qui permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’expérience parlementaire marocaine. L’objectif, selon M. Biadillah, est de pouvoir créer un produit législatif de qualité au lieu d’une production caractérisée «par l’inflation et dont une grande partie reste placardée». Les textes doivent être mis en œuvre sur le terrain.

Les parlementaires doivent être dotés des moyens nécessaires pour qu’ils puissent mener à bien leur mission. Cette doléance est commune aux deux Chambres. Le gouvernement est «armé» par des équipes étoffées, alors que les représentants et les conseillers se sentent désarmés, surtout lorsqu’il s’agit de discuter de sujets d’ordre technique, comme le projet de loi de Finances.
Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, a également souligné à plusieurs reprises l’importance des moyens dans la promotion de l’action législative. Pour lui, certes, le gouvernement est le pouvoir exécutif et doit être bien doté en ressources humaines, mais le Parlement aussi doit être muni des outils nécessaires pour mener à bien sa mission. Les parlementaires, tant ceux de la majorité que ceux de l’opposition, sont appelés à être à la hauteur des enjeux de la conjoncture actuelle. Il leur incombe la mission de faire renaître la confiance perdue dans l’institution législative.

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