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Les commandements de la BAD

Tout en renforçant la compétitivité, l'intégration régionale offre à l'Afrique du Nord l'occasion de réaliser des économies d'échelle.

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Présenté en fin de semaine dernière à Lisbonne, le rapport de la BAD sur l'Afrique du Nord met l'accent sur l'importance de mieux partager la croissance pour les populations de cette région après les récents événements qu'elle a connus. Les auteurs de ce document ont abordé les enjeux qui ont conduit à des réformes politiques inattendues et sans précédent en Afrique du Nord dont le niveau inhabituellement élevé du chômage chez les jeunes, l'incompressible niveau de pauvreté et les disparités régionales ainsi que les progrès trop lents dans les domaines liés à la participation de la société civile, à l'obligation de rendre compte et à la transparence. Au-delà des principaux défis à relever, le rapport présente l'intégration régionale comme une réponse pour surmonter les difficultés relatives à la compétitivité.
L'intégration régionale offre à l'Afrique du Nord l'occasion de réaliser des économies d'échelle, tout en renforçant sa compétitivité, indique le rapport, notant que cette intégration repose sur le développement d'infrastructures physiques et économiques et les réformes pour faciliter les échanges transfrontaliers, les flux financiers et de populations. Le rapport examine en outre, comment les acteurs économiques émergents comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, encore appelés les économies BRIC, offrent de nouvelles perspectives de croissance en Afrique du Nord. Alors que les pays BRIC sont devenus une force incontestable dans l'économie mondiale, leurs interventions et leurs impacts en Afrique sont devenus tout aussi importants, note le document.

L'Afrique du Nord s'est singularisée par sa richesse en ressources naturelles et la croissance rapide de son marché de consommateurs, ajoute le rapport annuel qui aborde l'attrait des pays BRIC pour la région et les conséquences des nouveaux partenariats BRIC-Afrique du Nord. Voilà pourquoi, la dynamique des relations économique et financière entre le Maroc et les pays de l'Afrique constitue une preuve irréfutable de cet intérêt du Royaume à rééquilibrer ses relations avec les pays du Sud. Cet intérêt croissant est justifié autant par la nécessité d'offrir aux investisseurs marocains des marchés alternatifs, qui serviraient de base arrière pour faire face à l'intensité de la concurrence sur les marchés traditionnels, que par la participation effective du capital marocain dans les grands chantiers ouverts en Afrique dont les retombées ne pourraient être que bénéfiques pour les échanges commerciaux.
Dans cette foulée, on estime à juste titre d'ailleurs que la région maghrébine pourrait susciter des effets en termes de création d'économies d'échelles, nécessaires pour pallier la faible taille des marchés domestiques des pays membres. L'intégration peut aussi se traduire par un accroissement des flux d'investissements directs étrangers vers les économies maghrébines.

De fait, la réalisation d'un grand marché maghrébin pourrait déboucher sur certains projets d'intérêt commun, comme l'optimisation des investissements dans les infrastructures et la réalisation d'importantes économies d'échelles. La réalisation d'une zone de libre-échange unifiée contribuerait également à dessiner un cadre économique qui serait perçu favorablement par de nombreux agents économiques, au premier rang desquels les investisseurs étrangers. La multiplication des accords commerciaux entre les pays maghrébins ne s'est pas traduite par une libéralisation suffisante des échanges intra-régionaux. Ces derniers sont demeurés pénalisés par un certain nombre de facteurs structurels, réduisant ainsi fortement la cohérence globale du schéma actuel d'intégration.

Partant de ce constat, les discussions de la 9ème session du Conseil des ministres du Commerce de l'UMA, tenue en juin 2010 à Tripoli, ont porté sur la création d'une zone de libre-échange entre les 5 pays de la région. Un groupe de travail a été constitué pour établir, pour fin 2010, les listes des produits concernés par l'accord, des protocoles des règles d'origine ainsi que ceux liés au règlement des différends. L'autre obstacle majeur à lever, a trait à la libre circulation des biens d'origine maghrébine. Les pays membres sont appelés, selon les termes du projet d'accord, à faciliter et simplifier les procédures de transit sur leurs territoires respectifs.

Les nouvelles voies de coopération

Selon le dernier rapport Perspectives économiques en Afrique, les pays africains devraient resserrer leurs liens transfrontaliers et renforcer leur intégration économique, afin de tirer pleinement les bénéfices des relations avec leurs partenaires traditionnels et les pays émergents.
Rédigé conjointement par la Banque africaine de Développement (BAD), le Centre de Développement de l'OCDE, le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), le rapport souligne que les efforts des gouvernements doivent comprendre des mesures visant à la création d'emplois, à l'investissement dans des services sociaux de base et dans la promotion de l'égalité des genres. Le rapport fait cependant ressortir que les nouvelles voies de coopération créées entre l'Afrique et les pays émergents sont prometteuses. «De nouveaux partenaires amènent de nouvelles opportunités aux pays africains. Pour tirer pleinement les bénéfices de cette nouvelle situation, il est impératif que les priorités nationales de développement et les objectifs en matière d'échanges, d'aide et d'investissements soient clairement définis ». L'Afrique est en train d'accroître son intégration dans l'économie mondiale et de diversifier ses partenariats, ce qui révèle des opportunités sans précédent.
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