Certes, avec l’avènement du gouvernement socialiste, certaines mauvaises langues, voire des analystes de la 25e heure ont vite fait de prédire un changement de cap du côté de Paris. Frappés de myopies, ils ont tout simplement tout vu faux. Ils ont déchanté, comme nous l’écrivions hier. La preuve par les faits. Le Premier ministre français, à la veille de la tenue de la rencontre de Haut Niveau, nous le disait sur les colonnes du «Matin». «Le Maroc et la France sont liés par un partenariat d’exception. C’est ainsi que Sa Majesté le Roi a été le premier Chef d’État à être reçu à l’Élysée par le Président de la République, le 24 mai dernier», soulignait Jean-Marc Ayrault. Le même Premier ministre qui, en décembre, pour effectuer sa première visite dans la région, avait choisi le Royaume. Un choix qui n’avait rien d’anodin, mais traduisait la profondeur des liens unissant Rabat et Paris. Plus encore, et on le verra plus loin dans ce spécial que «le Matin» consacre à la visite du Président de la République française, le nombre d’échanges de visites et les rencontres ayant réuni les responsables français et marocains, démontrent, si besoin, que les deux pays sont conscients de la nécessité d’approfondir davantage les relations si particulières qu’ils entretiennent. Au sens propre et au figuré.
C’est encore Jean-Marc Ayrault qui le confirme en voyant «dans l’intensité et l’ampleur de notre relation des signes forts de l’amitié entre nos deux pays.» Plus encore, les liens historiques entre la France et le Maroc trouvent, aussi, leur expression dans la très spécifique caractéristique de couvrir tous les domaines. Les responsables français, comme leurs homologues marocains, ne cessent de répéter qu’il n’y a pas un domaine de l’action publique qui ne soit concerné par le partenariat franco-marocain. Les différents accords et conventions qui ont sanctionné la toute récente réunion de Haut Niveau, de par la diversité des domaines qu’ils couvrent, en sont la parfaite illustration. Et ce ne sont pas les opportunités qui manquent pour imprimer une nouvelle dynamique aux relations bilatérales entre les deux pays. Des relations, faut-il le rappeler, qui dépassent ce cadre strictement maroco-français, pour embrasser une dimension multilatérale. C’est que Rabat et Paris constituent, également, un tandem qui agit, sur le plan international, de concert. Des exemples ? Il y en a tant que l’on ne peut prétendre être exhaustif et les tous les énumérer. Mais il est des moments d’inflexion qui ne peuvent échapper aux observateurs avisés.
Notamment, le travail en tandem au niveau des Nations unies où le Royaume du Maroc et la République française défendent, avec courage et sans concession, les valeurs qu’ils ont en partage. La coordination sur le dossier du Mali ou encore sur le dossier syrien est là pour confirmer l’étendue de cette entente sans faille qui s’exprime par des positions communes et se traduit par des actions concertées. Sur le plan économique, aussi, le partenariat continue de susciter des jalousies. Un partenariat stratégique qui s’imprègne des constances historiques. Les deux pays étant animés par une volonté inébranlable de toujours scruter les potentialités que recèlent et le présent et l’avenir. D’où cette détermination à agir, toujours, dans un cadre où dominent à la fois de l’innovation et le renouveau permanent. Les chiffres (voir plus loin) parlent d’eux-mêmes, mais les deux pays sont conscients qu’ils n’ont pas à dormir sur leurs lauriers. Bien au contraire, ils savent qu’ils ont tant d’atouts qu’ils se doivent de mettre en valeur, notamment en travaillant ensemble sur un certain nombre de destinations, notamment en Afrique.
Au niveau humain, une dimension non négligeable de la relation privilégiée, nos deux peuples sont à plus d’un titre unis par une profonde amitié. Il n’y a qu’à voir le nombre de ressortissants, d’un côté comme de l’autre, qui sont établis dans les deux pays pour s’en convaincre. Il n’y a qu’à voir le nombre d’étudiants marocains issus du système de l’enseignement français et ceux qui y poursuivent leurs cursus pour se rendre à l’évidence de la densité des liens nous unissant. Autant d’éléments qui permettent d’envisager l’avenir de nos relations avec optimisme. Plus encore, les autoroutes de la croissance à emprunter sont bien réelles. Il faut résolument s’y engager.