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Rafsandjani condamne l'opposition

Un an et demi après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani, qui avait alors soutenu indirectement le candidat de l'opposition, est rentré dans le rang prenant ses distances avec les chefs de l'opposition.

Rafsandjani condamne l'opposition
Deux jours après le manifestation interdite lundi de plusieurs milliers d'opposants, violemment dénoncée par le pouvoir, M. Rafsandjani a déclaré que "toute action non conforme à la loi est haram" (interdit par la religion), une expression plus forte que toutes celles qu'il avait pu employer auparavant pour critiquer l'opposition. L'influente Assemblée des experts religieux qu'il dirige a été plus dure encore, condamnant «les chefs de la sédition qui ont rendu les meilleurs services aux Etats-Unis et au régime sioniste» -en référence à l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement, Mehdi Karoubi, devenus les principales figures de l'opposition depuis le scrutin de 2009.

L'ex-président Rafsandjani (1989-1997), considéré comme un conservateur modéré et pragmatique, n'a jamais caché son aversion pour M. Ahmadinejad qui l'avait battu lors de la présidentielle de 2005, et il avait soutenu indirectement Mir Hossein Moussavi lors du scrutin de 2009. Les ultra-conservateurs proches du pouvoir ont sommé ces derniers jours M. Rafsandjani de prendre position contre l'opposition après la manifestation de lundi, qui a fait deux morts, plusieurs blessés et de nombreuses arrestations. Sentant venir le danger, M. Rafsandjani avait lancé le 10 février un appel aux protestataires. "Dans la situation actuelle, je considère que l'actuelle Constitution est suffisante (...) Une partie des gens sont insatisfaits. Je leur conseille de revenir (dans le cadre du régime) car nous n'avons pas d'alternative à la situation actuelle", avait déclaré M. Rafsandjani qui dirige également le Conseil du discernement, autre institution-clé de la République islamique. Après les manifestations déclenchées par la réélection contestée de M. Ahmadinejad, l'ex-président Rafsandjani avait fait sensation en appelant le 17 juillet 2009, lors de la prière du vendredi, à la libération des prisonniers politiques et à davantage de libertés politiques. Des partisans de l'opposition avaient alors manifesté pour le soutenir, tandis que M. Rafsandjani boudait ostensiblement pendant plusieurs mois les principales cérémonies officielles du régime. Par la suite, l'ancien président a réitéré à plusieurs reprises sa position malgré les critiques des conservateurs.

Fin août 2009, il a toutefois amorcé un retour dans le rang en affichant sa fidélité à l'ayatollah Khamenei, et en démentant ""toute lutte pour le pouvoir au plus haut niveau du régime". Le 12 janvier dernier, il a réaffirmé que son point de vue n'était "pas différent de celui du guide suprême". "Il est naturel d'avoir des désaccords, mais je considère comme un devoir de suivre les ordres" de l'ayatollah Khamenei, a-t-il expliqué. Malgré ces déclarations, l'ayatollah Khamenei a critiqué à plusieurs reprises les "élites sans clairvoyance", un terme perçu comme une allusion à M. Rafsandjani. "Il n'est pas acceptable que les élites qui font partie du régime prennent des positions alambiquées (...). Ils doivent prendre clairement position contre les ennemis", a-t-il notamment déclaré. M. Rafsandjani, considéré à la fin des années 1980 et au début des années 1990 comme l'homme fort du régime, semble avoir perdu de son influence, en particulier après les événements qui ont suivi la présidentielle de 2009. Pour la première fois, la télévision a montré mercredi un rassemblement organisé par le pouvoir lors duquel les gens ont scandé "Mort à Hachemi Rafsandjani'', accusé de ne pas avoir condamné assez vite et assez fort les chefs de l'opposition.

Washington surveille deux navires

Les Etats-Unis ont affirmé mercredi qu'ils «surveillaient» deux navires croisant dans la Mer Rouge, qui seraient, selon Israël, deux bâtiments de guerre iraniens faisant route vers la Méditerranée. Parlant de «provocation», le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a assuré que ces «deux bâtiments de guerre iraniens sont supposés traverser le canal de Suez pour aller en Méditerranée en route pour la Syrie». Si l'information israélienne est confirmée, ce sera la première fois depuis 1979 que des bâtiments de guerre iraniens traversent le canal de Suez.
A Washington, Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat, a assuré que les Etats-Unis allaient «surveiller ce qu'ils font», confirmant dans le même temps qu'il parlait bien des deux mêmes navires auxquels se référait le ministre israélien.
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