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La majorité face à l’épreuve de l’adoption du projet de loi de Finances

Le chef de l’exécutif Abdelilah Benkirane tente de colmater les brèches qui ont récemment éclaté entre quelques membres de la majorité gouvernementale. Une rencontre a eu lieu dimanche dernier afin d’apaiser les esprits et repartir sur de bonnes bases.

La majorité face à l’épreuve de l’adoption du projet de loi de Finances
La majorité est solidaire et tient à mettre en œuvre ses engagements.

Benkirane reconnaît l’existence de quelques désaccords, mais qui «n’affectent en rien l’entente et la cohésion de la majorité ». Il estime que dans toutes les familles, il arrive qu’il y ait des divergences qu’il faut savoir surmonter pour aller de l’avant.

Une seule liste

Même son de cloche chez le secrétaire général du parti du livre et ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville Nabil Benabdellah. Il tient à souligner que la majorité est solidaire et tient à mettre en œuvre ses engagements.
Le premier exercice périlleux est celui de l’examen et de l’adoption du projet de loi de Finances. Il est de coutume que les groupes parlementaires de la majorité parlent d’une même voix au sein de l’hémicycle. Après des discussions avec l’Argentier du Royaume, ils présentent une seule liste d’amendements pour faire face à l’opposition.

Cette pratique devra, en principe, être respectée pour que le projet de loi de Finances passe presque comme une lettre à la poste au sein des deux chambres du Parlement. Selon le chef du groupe haraki à la Chambre des représentants Mohamed Moubdii, il est impensable que chaque groupe de la majorité présente ses propres propositions d’amendements.
L’objectif aujourd’hui est d’éviter de tomber dans la même situation qu’a vécue le gouvernement de Abbas El Fassi vers la fin de son mandat, lorsque deux composantes de la majorité ( RNI et MP) s’étaient alliées avec deux groupes parlementaires de l’opposition (UC et PAM). Ils avaient même présenté des amendements en commun relatifs à plusieurs projets de loi.

A présent, avec la nouvelle équipe gouvernementale, on essaie de ne pas reproduire les erreurs du passé.
Pour les députés de la majorité, les groupes respectent la coalition gouvernementale et sa cohésion. Une attitude qui sera perceptible lors de l’épreuve du vote de la loi de Finances.
L’exercice ne sera pas aisé pour le ministre de l’Economie et des finances Nizar Baraka et celui du Budget Idriss Azami. Les deux responsables gouvernementaux seront entendus aujourd’hui au sein de la commission des finances et du développement économique de la première chambre.

L’opposition ne compte pas lâcher du lest même si numériquement les groupes de la majorité sont largement en avance. Selon le député usfpeiste Driss Lachguer, le groupe socialiste votera contre le projet de loi de Finances même s’il ne s’oppose pas à plusieurs mesures proposées. Si les propos de l’ex-ministre chargé des relations avec le Parlement sont tempérés, nombreux sont les parlementaires qui décochent leurs flèches envers l’équipe gouvernementale estimant que le projet n’apporte aucune nouveauté palpable et s’inscrit dans la continuité politique du précédent gouvernement. On reproche également à l’exécutif le manque d’une vision claire pour faire face à la conjoncture actuelle marquée par les aléas de la crise économique internationale ainsi qu’à la sécheresse.
Les députés critiquent aussi la marginalisation de plusieurs questions d’actualité qui sont posées aujourd’hui dans la rue marocaine.

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