La Russie a estimé lundi que les projets d’Israël de construire 3 000 nouveaux logements dans la partie orientale d’Al-Qods et en Cisjordanie étaient «illégaux», appelant l’État hébreu à «reconsidérer» sa décision.
Selon le ministère russe des Affaires étrangères, la construction de colonies dans les territoires palestiniens occupés par Israël en 1967, y compris dans la partie orientale de la Ville sainte, est illégale ; elle n’est pas reconnue par la Russie et la communauté internationale. La réalisation de ces nouveaux projets a «une influence très négative sur les efforts pour relancer les pourparlers directs» entre l’État hébreu et les Palestiniens sur le règlement du conflit israélo-palestinien, a-t-il ajouté.
En conséquence, la Russie «appelle la partie israélienne à reconsidérer les projets de logements», selon le communiqué. «Israël a annoncé vendredi son intention de construire 3 000 logements, au lendemain du vote à l’Assemblée générale de l’ONU qui a accordé à la Palestine un statut d’État observateur non membre aux Nations unies.» Les États-Unis, l’Union européenne (UE), la Turquie et les représentants de 21 pays arabes ont condamné les projets israéliens.
Moscou a par ailleurs demandé au gouvernement israélien de ne pas bloquer, comme annoncé dimanche, le transfert des taxes qu’il collecte au profit de l’Autorité palestinienne, estimant que cela «compliquerait» la situation socio-économique et humanitaire «difficile» dans les territoires palestiniens.
Pour sa part, l’ambassadeur israélien en France, Yossi Gal, a été convoqué lundi au ministère français des Affaires étrangères, qui proteste contre le projet de nouvelles implantations israéliennes dans la Ville Sainte et en Cisjordanie, a-t-on appris auprès de l’ambassade israélienne à Paris. «L’ambassadeur a été convoqué lundi par le Quai d’Orsay», a déclaré le porte-parole de l’ambassade, Yaron Gamburg, tandis que le ministère français, sans confirmer, indiquait de son côté étudier les moyens de «marquer sa désapprobation».
Interrogé sur les informations du quotidien israélien Haaretz selon qui France et Grande-Bretagne envisagent de rappeler leurs ambassadeurs en Israël pour consultation, le Quai d’Orsay a évoqué des «rumeurs de presse». «Il y a d’autres moyens de marquer notre désapprobation», a déclaré sans plus de précisions le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Vincent Floreani.
Samedi, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait appelé les autorités israéliennes à «s’abstenir» de mener à bien ce projet de nouvelles implantations. «J’appelle les autorités israéliennes à s’abstenir de toute décision en ce sens et à manifester clairement leur volonté de reprendre les négociations», a déclaré M. Fabius.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a également annoncé avoir convoqué lundi matin l’ambassadeur israélien à Londres pour protester contre le projet de nouvelles implantations israéliennes. «L’ambassadeur israélien à Londres, Daniel Taub, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères ce matin pour une réunion avec le secrétaire d’État pour le Moyen-Orient, Alistair Burt», selon un communiqué. Le secrétaire d’État va aborder en profondeur les préoccupations du Royaume-Uni concernant les colonies, en particulier celles situées dans la partie est de la Ville Sainte qui rendent potentiellement de plus en plus difficile à atteindre une solution basée sur deux États avec Al-Qods en capitale partagée, selon la même source. La décision israélienne de construire 3 000 logements supplémentaires, intervenue au lendemain du vote à l’Assemblée générale de l’ONU accordant à la Palestine un statut d’État observateur non membre aux Nations unies, a suscité de vives critiques au sein de la communauté internationale, Londres menaçant notamment lundi Israël d’une «forte réaction» si le projet était mené à bien.