«Les sanctions économiques internationales commencent à porter leurs fruits», a-t-elle dit lors de son point de presse quotidien, en précisant que «les Etats Unis n'ont rien contre le peuple iranien».
«La monnaie iranienne a chuté à un niveau historique par rapport au Dollar, en dépit des efforts déployés par les autorités iraniennes en vue d'enrayer cette dégringolade», avait souligné lundi Victoria Nuland.
Le régime iranien, avait dit la responsable US, est «de plus en plus isolé du marché international», notant que «les sanctions sont en train d'engendrer les effets escomptés». «Il s'agit là d'un facteur important à même de pousser Téhéran à changer ses calculs (par rapport à son programme nucléaire)», avait affirmé Victoria Nuland par ailleurs.
Des centaines de personnes se sont rassemblées, mercredi à Téhéran, devant le siège de la Banque centrale iranienne, appelant à la démission de son directeur général en scandant des slogans anti-régime, rapportent les médias internationaux.
Hillary Clinton : «Téhéran responsable de ses actes»
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé mercredi que le régime iranien était responsable de ses actes concernant la chute historique de sa monnaie cette semaine due aux sanctions internationales qui frappent l'économie iranienne. Je pense que le gouvernement iranien mérite d'être tenu responsable pour ce qui se passe en Iran, a déclaré Hillary Clinton qui était interrogée lors d'un point de presse sur les conséquences de la dégringolade du rial iranien qui ont provoqué des heurts à Téhéran.
Notre objectif est et demeure de persuader le régime iranien de négocier sérieusement et de bonne foi avec la communauté internationale sur son programme nucléaire, a dit la secrétaire d'Etat.
L'Iran est soumis à des sanctions de l'Onu ainsi qu'à un embargo bancaire occidental mis en place depuis 2010 par les Etats-Unis et l'Union européenne pour son refus de cesser ses activités nucléaires sensibles. L'Occident et Israël accusent l'Iran, qui dément, de vouloir fabriquer l'arme atomique.
Les Etats-Unis privilégient une stratégie à double voie, mêlant diplomatie et pressions via des sanctions économiques.
Lundi, le département d'Etat avait jugé que la chute historique de la monnaie iranienne était la preuve du succès des sanctions contre Téhéran. Aux yeux de Hillary Clinton, les Iraniens ont pris leurs propres décisions qui n'ont rien à voir avec les sanctions et qui ont eu un impact sur les conditions économiques dans le pays. La secrétaire d'Etat a, toutefois, reconnu que les sanctions avaient eu aussi un effet mais on pourrait y remédier si le gouvernement iranien voulait travailler sincèrement avec le P5+1, le groupe réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne.
La police iranienne est intervenue mercredi de manière musclée à Téhéran, selon des témoins, pour arrêter des revendeurs illégaux de devises accusés d'être en partie responsables de la chute vertigineuse du cours du rial iranien. Des centaines de policiers anti-émeute se sont déployés dans le quartier de Ferdossi, en centre ville, pour y interpeller des revendeurs illégaux de devises. Ils ont ordonné la fermeture de tous les magasins du quartier. Le rial iranien a connu mardi une chute historique face au dollar.
Mercredi à la mi-journée, la monnaie nationale semblait se stabiliser autour d'un taux de 34.000 rials pour un dollar contre 36.000 mardi après-midi et 22.000 il y a huit jours. Mais il n'y avait pratiquement pas d'opérations.