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Les importations du PVC en provenance des États-Unis livrent bel et bien une concurrence déloyale à la production nationale, en ayant recours au dumping qui consiste à pratiquer des prix anormalement bas pour évincer les concurrents du marché. Mais cette constatation est pour le moment provisoire et devrait éventuellement être examinée davantage. C’est ce qu’a établi un rapport préliminaire de l’enquête antidumping sur les importations en dumping du PVC originaires des États-Unis, que vient de publier le département du Commerce extérieur (DCE).
Les auteurs ont tenu à souligner que cette pratique n’est visiblement pas l’œuvre des producteurs américains, mais des importateurs. «Le volume total des exportations de PVC vers le Maroc à partir des États-Unis se fait à travers des intermédiaires et les producteurs américains ne sont pas impliqués directement dans la commercialisation de leurs produits vers le Maroc. Cela signifierait que l’exportation vers le Maroc n’a pas une importance stratégique pour les producteurs américains et de ce fait, il n’y a aucune raison pour qu’ils déploient des pratiques visant à s’accaparer du marché marocain».
Il est à rappeler que ces soupçons de concurrence déloyale des importations du PVC ont été exprimés depuis plusieurs années. Mais la requête qui a déclenché l’enquête du ministère date du 4 juin 2012 a été déposée par la Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie (SNEP).
Après avoir recueilli l’avis de la Commission consultative des importations réunie le 12 juillet 2012, le DCE a initié, le 24 juillet 2012, une enquête antidumping concernant les importations du PVC originaires des États-Unis, conformément aux lois internationales à ce sujet. Parallèlement, le ministère a instauré une Déclaration préalable à l’importation (DPI) des importations de PVC à compter du 31 juillet 2012 pour une durée de 9 mois.
Conditions réunies pour l’application de la mesure
Le verdict est donc tombé. «Le DCE estime que les conditions relatives à l’application de mesures provisoires, prévues par l’article 7.1 de l’Accord antidumping, sont réunies et recommande l’application des droits antidumping provisoires ne dépassant pas les marges de dumping provisoirement estimées». Et pour cause. Les importations de PVC en provenance des États-Unis se sont fortement accrues, de 356% en 211 par rapport à 2008.
L’année 2008 a été prise comme année de référence pour les besoins de l’analyse des importations, étant donné que, explique le rapport, le problème de ces importations a commencé depuis 2009. Cette tendance ne tend pas à stagner, ajoute le rapport, puisqu’une augmentation de 36% est enregistrée au titre du 1er semestre 2012 par rapport à la même période de 2011 et la part des importations en PVC des États-Unis s’est accrue par rapport aux importations totales du PVC vers le Maroc, qui est passée de 20% en 2008 à 67% en 2011.
Au cours du 1er semestre 2012, cette part a connu une augmentation de 5 points supplémentaire en atteignant 72%. Donc, même la Déclaration préalable à l’importation, instaurée en juillet dernier, n’a pas été suffisante pour endiguer cet afflux massif d’importations. Ce qui a causé un dommage évident au producteur national. En effet, selon le rapport, il est anormal que la SNEP soit obligée de baisser son prix de vente de 8% au cours du 1er semestre 2012 par rapport à 2011 alors que les prix internationaux ont connu une augmentation. «Cette dépression de prix est due à l’alignement des prix de la SNEP sur ceux du PVC importé des États-Unis», conclut-il.
