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Reprise des affrontements au Caire

De violents affrontements ont opposé policiers et manifestants au Caire dans la nuit de mardi à mercredi, avant de cesser progressivement dans la journée, dans un climat de fortes tensions politiques et de critiques croissantes contre le pouvoir militaire.

Reprise des affrontements au Caire
La situation s'est de nouveau enflammée à la place Tahrir, au centre du Caire qui a été le théâtre d'affrontements meurtriers entre manifestants anti-gouvernementaux et partisans de Moubarak. (Photo : AFP)
Les heurts, parmi les plus graves depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, ont opposé toute la nuit quelque 4.000 manifestants aux forces anti-émeutes, en particulier sur la place Tahrir, épicentre des rassemblements anti-régime du début de l'année.

Les jets de pierres et les tirs de grenades lacrymogènes se sont poursuivis aux abords du ministère de l'Intérieur avant de baisser progressivement d'intensité. Le calme est revenu mercredi dans l'après-midi.

Selon le ministère de la Santé 1.036 personnes ont été blessées, la grande majorité légèrement. Parmi elles 120 ont été soignées à l'hôpital, où 16 personnes se trouvaient encore mercredi après-midi.

L'agence officielle ‘Mena' a annoncé l'arrestation d'un Britannique et un Américain lors de ces événements, sans donner de précisions sur les circonstances ni sur leur identité.

Selon une source militaire, ils ne figureraient pas parmi un groupe d'une cinquantaine d'autres personnes arrêtées, qui ont été déférées devant la justice militaire.

La Bourse du Caire a marqué le coup, son index de référence EGX-30 clôturant mercredi en baisse de 2,03%.
Les premiers incidents ont éclaté mardi dans des circonstances confuses en marge d'une cérémonie, dans un théâtre du centre du Caire, à la mémoire des victimes du soulèvement anti-Moubarak.

Selon des témoins, des familles de victimes se seraient vu empêcher d'entrer par les gardes de sécurité, déclenchant des incidents, mais d'autres mettent en cause des hommes de main proches des cercles pro-Moubarak venus pour provoquer des heurts.

Les partisans des mouvements pro-démocratie sont alors descendus par centaines à Tahrir pour manifester, face à un déploiement policier important. Selon des témoins, des «éléments loyaux à l'ancien régime» ont alimenté les tensions.

L'armée, qui dirige le pays depuis le départ de l'ancien raïs, a publié sur le réseau social Facebook un communiqué dénonçant des «incidents regrettables» qui n'ont «pas d'autre raison que de tenter de déstabiliser la sécurité de l'Egypte».

Un haut responsable diplomatique américain, le sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques William Burns, en visite au Caire, a pressé les autorités de conduire «un processus politique ouvert et qui rassemble».

Ces accrochages surviennent dans un climat politique tendu, marqué la semaine dernière par une manifestation violente de partisans de Moubarak au Caire. L'ancien chef d'Etat est actuellement hospitalisé à Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, en attendant l'ouverture de son procès prévue le 3 août.

Ces affrontements se sont, également, produits peu après l'annonce de la dissolution par la justice des conseils municipaux élus sous Moubarak et massivement dominés par les partisans de l'ancien régime.

L'armée est par ailleurs de plus en plus ouvertement critiquée par les mouvements issus de la révolte du début de l'année pour la manière dont elle gère la transition.

De nombreuses voix se sont élevées pour demander le report des élections législatives prévues en septembre, estimant qu'elles pourraient voir les Frères musulmans rafler la mise face à l'impréparation du reste des partis politiques.

Le débat est également houleux autour du calendrier de rédaction d'une nouvelle Constitution et de la place de la religion dans les institutions.

Des appels sont lancés à une grande manifestation le 8 juillet pour relancer les idéaux démocratiques du soulèvement anti-Moubarak.
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