C’est pourquoi, a-t-il ajouté, tout être humain doit disposer de son argent, tel un mandataire agissant selon la volonté de son mandant qui lui en a confié la gestion.
De la sorte, le croyant aura illustré l’adoration de Dieu dans ses dimensions les plus concrètes, a poursuivi l’imam, tel que cela doit se manifester non seulement dans l’accomplissement des obligations cultuelles comme la zakat (aumône légale), le pèlerinage et le jeûne, mais aussi dans les relations transactionnelles avec autrui qui doivent être respectueuses de ce qui est permis et de ce qui est prohibé.
Ainsi, a expliqué l’imam, le volet relationnel de l’individu avec sa communauté et avec les tiers (à savoir son style de vie, ses activités professionnelles, ses sources de subsistance, etc.) n’est pas déconnecté du volet cultuel qui concerne le rapport direct à Dieu. Dans le registre transactionnel, a fait observer l’imam, la règle consacrée dans le fikh, est que tout est permis à moins d’une prescription explicite de la charia, d’où une grande marge de liberté laissée à l’homme pour s’adonner à toutes sortes d’activités et de prospecter les divers voies et moyens pour la mise en valeur des ressources matérielles et du potentiel de créativité et d’innovation, pour tendre vers le bien-être, la quiétude et la prospérité des individus et de la collectivité. En se référant à des versets du Saint Coran, qui rappellent la mission dont l’homme est investi sur terre, l’imam a souligné que cette mission implique pour l’homme d’agir à bon escient dans sa gestion des biens pécuniaires, en se gardant de succomber à la cupidité et la convoitise et en évitant de se pénétrer du sentiment trompeur de puissance arrogante.
Dans la relation à l’argent, a indiqué l’imam, l’Islam prône la mesure et l’équilibre en réalisant une parfaite harmonie entre l’instinct de possession inné à l’homme et les impératifs tenant à la vie sociale. Ce faisant, l’Islam a veillé, à côté de la garantie de la propriété privée, à édicter des droits sociaux qui sont d’une grande importance pour le maintien de la cohésion de la société. En cela, a-t-il poursuivi, l’Islam se distingue des idéologies positivistes qui, soit consacrent inconditionnellement la propriété privée, soit décrètent sans ambages le règne de la propriété collective, sans le moindre égard pour les dispositions naturelles de l’homme dont l’instinct de propriété est l’un des catalyseurs de son action.
La religion musulmane prône ainsi le juste milieu dans la relation à la propriété, en ce sens que le droit de propriété est conditionné par un certain nombre de principes, en premier lieu l’impératif d’en user selon les finalités de la charia, d’où la prohibition d’un certain nombre de pratiques tels que le monopole, la fraude, le dol, etc. La dimension sociale des prescriptions de la charia apparaît notamment à travers la latitude donnée au détenteur de l’autorité d’intervenir d’office pour protéger les intérêts de la communauté, à charge pour celle-ci de s’inscrire dans la logique du bien-être collectif qui, seule, guide l’action de l’autorité légitime.
À la fin de son prêche, l’imam a élevé des prières au Tout-Puissant d’accorder succès et soutien à S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, protecteur du culte et de la religion, et de combler le Souverain en les personnes de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de l’ensemble des membres de l’illustre Famille royale. Il a également prié Dieu d’avoir en Sa sainte miséricorde feu S.M. Mohammed V et feu S.M. Hassan II, et de les accueillir dans Son vaste paradis.