Le Portugal restait dans l’expectative jeudi après le soutien en demi-teinte que le président a accordé au gouvernement, tempéré par un appel à un compromis de «salut national» entre les partis de la coalition de droite au pouvoir et les socialistes pour clore la crise politique.
Dans une déclaration à la nation mercredi soir, le président Anibal Cavaco Silva a assuré que la coalition de centre droit, au pouvoir depuis juin 2011, avait «l’autorité pour exercer ses fonctions», mais il a appelé à un compromis droite-gauche pour former un «gouvernement de salut national».
Le président a ainsi demandé aux deux partis au pouvoir et à l’opposition socialiste, qui avait négocié le plan de sauvetage du Portugal avant de perdre les élections anticipées en juin 2011, de trouver un consensus pour mettre en œuvre les politiques d’austérité réclamées par les créanciers internationaux. Le chef de l’État a également préconisé des élections législatives anticipées en 2014, à la fin du plan d’aide de 78 milliards d’euros que le Portugal a obtenu en juin 2011, en échange d’un programme de réformes et de rigueur.
Mais dans le même temps, il a exclu que des élections anticipées puissent avoir lieu dès maintenant comme le réclament l’opposition de gauche et sa principale formation, le Parti socialiste. Le Président a estimé qu’à l’heure actuelle, une consultation électorale risquait de compromettre la conclusion du plan d’aide.
La solution préconisée par le chef de l’État a provoqué le scepticisme des analystes et des commentateurs qui estiment qu’elle risque de prolonger la crise politique.