«Nous utilisons des mots simples pour sensibiliser le grand public. Un sac en plastique non biodégradable est fabriqué en une seconde et il est utilisé en moyenne 20 minutes. Mais pour le détruire, il faut 400 ans», a souligné Yassine Zegzouti, président de l’association «Mawarid», lors du lancement, mardi 9 octobre à Casablanca, de la campagne nationale «Maroc sans sacs plastiques», en partenariat avec la banque Société Générale Maroc.
Après son opération «Marrakech sans sacs plastiques», réalisée en 2010 et 2011, cette association composée de jeunes veut élargir son rayonnement. «Maroc sans sacs plastiques» proposera une campagne TV sur les chaînes nationales, une tournée d’information et de sensibilisation dans les écoles des principales villes avec la diffusion d’un film d’animation. Il est prévu également dans le cadre de cette opération, la distribution dans des marchés municipaux et des souks de sacs écologiques, fabriqués par des coopératives féminines.
Autre action attendue, l’organisation d’une conférence-débat sur le thème «Des solutions alternatives pour l’éradication des sacs plastiques» à laquelle participeront des experts de l’environnement. Un autre projet similaire d’envergure nationale de lutte contre les sacs en plastique par la promotion du sac en toile, devrait lui être lancé par le secrétariat d’État à l’environnement. Ce projet sera aussi intégré dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en milieu rural par la promotion du commerce solidaire équitable via la commercialisation des sacs en toile fabriqués par des coopératives féminines.
Aujourd’hui, un milliard de sacs plastiques est utilisé annuellement par les Marocains. L’impact des sachets plastiques sur la santé et le paysage n’est plus à démontrer.
Même s’il existe une loi interdisant l’utilisation des sacs plastiques noirs, des unités clandestines qui sont connues et bien localisées continuent d’arroser le marché avec des sacs non dégradables noirs voire de toutes les couleurs. L’impact sanitaire des sacs plastiques noirs non alimentaires présente un grand risque pour la santé, notamment lorsqu’ils sont mis en contact avec les produits alimentaires.
Certains sacs plastiques non alimentaires contiennent des éléments chimiques qui peuvent s’infiltrer dans les produits alimentaires, notamment les aliments gras et huileux entrainant ainsi de graves maladies telles que le cancer.
Autre danger, l’incinération non contrôlée de certains types de plastiques contribue à la génération de gaz toxique notamment la dioxine. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une exposition brève de l’homme à de fortes concentrations en dioxines peut entraîner des lésions dermiques, la formation de taches sombres sur la peau, etc. L’exposition à la dioxine de longue durée peut entraîner une dégradation, notamment, des systèmes immunitaire et endocrinien.
La loi 22-10 publiée en juillet 2010 est relative au plastique non dégradable. Selon ce texte juridique, «La fabrication pour le marché local des sacs et sachets en plastique non dégradable ou non biodégradable, leur importation, leur détention en vue de la vente, leur mise en vente, leur vente ou distribution à titre gratuit.» Cette loi stipule également que quiconque fabrique pour le marché local des sacs et sachets en plastique ne respectant pas les prescriptions prévues par la réglementation est passible d’une grande amende qui peut s’élever jusqu’à 1 000 000 de DH.