LE MATIN
03 Février 2025
À 10:43
En 2024, sur les 10.673.000 actifs occupés, 38,2% d’entre eux résident en milieu rural et 20,6% sont de sexe féminin. Les jeunes âgés de 15 à 34 ans constituent 34% du volume total de l’emploi (8% pour les 15 à 24 ans et 26% pour les 25 à 34 ans).
Une répartition sectorielle dominée par les services et l'agriculture
Les services demeurent le premier employeur avec 49,4% des actifs occupés, suivis par :
- L'agriculture, la forêt et la pêche : 26,3%,
- L'industrie : 12,6%,
- Le BTP : 11,6%.
Le secteur des services est particulièrement dominant en milieu urbain, où il emploie 67% des citadins. En revanche, l’agriculture absorbe 61,7% des actifs en zone rurale.
L'emploi salarié concerne 59,9% des actifs occupés, avec une proportion plus élevée chez les femmes citadines (84,8%). Le travail indépendant reste élevé, avec 26,5% des actifs y ayant recours (30% chez les hommes, 13,3% chez les femmes). Par ailleurs, 9,5% des actifs sont des aides familiaux, une situation particulièrement préoccupante chez les femmes rurales (66,6%).
Conditions de travail : forte exposition à la précarité
Les chiffres du HCP illustrent la difficulté des conditions de travail au Maroc :
- 10% des actifs occupés ne perçoivent aucune rémunération, un taux atteignant 22,7% en milieu rural contre 2,2% en milieu urbain,
- 12,1% exercent un emploi saisonnier ou occasionnel,
- 32,8% travaillent plus de 48 heures par semaine, avec des disparités selon le genre : 38,1% des hommes contre 12,5% des femmes.
Seuls 30,6% des actifs occupés bénéficient d’une couverture médicale liée à leur emploi. Cette proportion est nettement plus élevée en milieu urbain (42,4%) qu'en milieu rural (11,7%). Les secteurs les mieux couverts sont : l’industrie (49,2%) et les services (42,3%). En revanche, les taux restent très faibles dans le BTP (13,2%) et l’agriculture (7,5%).
Concernant la contractualisation du travail, 52% des salariés disposent d'un contrat formel, tandis que 9,2% sont sous contrat verbal.
Ces tendances illustrent les défis structurels du marché du travail marocain. La forte précarité, le manque de protection sociale et les inégalités persistantes entre les milieux urbain et rural appellent à des réformes profondes, notamment en matière d’éducation et de formalisation du travail. Une meilleure reconnaissance des travailleurs et une protection accrue pourraient contribuer à un marché du travail plus inclusif et dynamique.