LE MATIN
04 Mai 2024
À 12:04
Le ministère de l'Education nationale est passé à l'action au sujet des enseignants suspendus suite aux grèves qui ont paralysé le secteur pendant des mois. Hier vendredi, ce sont 202 enseignants qui se sont présentés devant les
conseils disciplinaires des douze
académies régionales d'éducation et de formation du Maroc.
Dans une déclaration à "
Assahra Maghribia", Abdellatif Moujahid, membre du bureau national de la Fédération Nationale de l'Enseignement, affiliée à la Confédération Démocratique du Travail (CDT), a dénoncé cette décision de la tutelle. Il a expliqué que "présenter ces enseignants de manière arbitraire devant les conseils disciplinaires manque de légitimité, étant donné que les intéressés ne faisait qu'exercer leur droit à la grève. Un droit d'ailleurs garanti par les lois nationales et internationales". Et d'ajouter que "cette action traduit une volonté de se venger des enseignants pour les amener à abandonner la réclamation de leurs droits". Il a également souligner que la Fédération rejettent totalement
la décision de suspension des enseignants et des enseignantes, dont le nombre a atteint 545.
Selon les données fournies par le
responsable syndical, "245 enseignants, ayant rejoins leurs établissements, ont eu des avertissements, "ce que notre syndicat rejette catégoriquement et exige leur retrait, afin de ne pas affecter le dossier professionnel de ces personnes".
Il a par ailleurs fait savoir qu'en réaction à cette action, le syndicat a décidé de lancer une série de mouvements de manifestations. «Nous appelons le ministère à faire prévaloir la raison et à retirer toutes les décisions de suspension afin de consolider la paix dans ce secteur. Autrement, les syndicats s’opposeront vigoureusement à toute décision disciplinaire par les commissions régionales», avait souligné Mohammed Khoufayfi, vice-secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (UMT) dans une déclaration accordée au «Matin».
A noter que pour le ministère de tutelle, ces enseignants suspendus ont non seulement participé aux grèves organisées, mais ont également incité à des actes de violence. Une conclusion que les syndicats rejettent faute de preuves étayant ces accusations.