LE MATIN
18 Décembre 2024
À 20:43
Le dernier rapport du
RGPH 2024 met en lumière une situation préoccupante au niveau de l’emploi au Maroc. Alors que le taux d’activité est en recul et que le
chômage progresse, la hausse des prix pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages, malgré une évolution des
salaires minimums. En effet, le rapport révèle une baisse marquée du taux d’activité, qui passe à 41,6% en 2024 contre 47,6% en 2014.
Un mois après sa prise de fonction au Haut-Commissaire au Plan, Chakib Benmoussa a présenté à la presse les résultats détaillés du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) 2024. Réunie au siège du HCP à Rabat, la conférence, très suivie par les médias, a confirmé et approfondi les données initialement communiquées par son prédécesseur, Ahmed Lahlimi. Au 1er septembre 2024, la population légale du Maroc s'élevait à 36.828.330 habitants, avec un taux d'accroissement annuel moyen de 0,85% entre 2014 et 2024. Ce ralentissement démographique s'accompagne d'une urbanisation croissante, atteignant 62,8% de la population, contre 51,4% en 1994. Les sept plus grandes villes concentrent 37,8% de la population urbaine, Casablanca occupant la première place avec plus de 3,23 millions d’habitants, suivie de Tanger (1,27 million), Fès (1,18 million) et Marrakech (1,01 million). M. Benmoussa a également brossé un tableau contrasté de la réalité socio-économique marocaine. D'un côté, il a dévoilé des données alarmantes sur le chômage et les inégalités socio-économiques, notamment concernant le genre et la répartition géographique. De l'autre, il a présenté une cartographie du tissu économique marocain révélant une forte prédominance du secteur privé et des PME, malgré des disparités régionales persistantes et une faible représentation des femmes aux postes de direction. Les détails.
Cette diminution est particulièrement frappante chez les femmes, dont le taux d’activité est tombé de 20,4 à 16,8% en dix ans. Les hommes, bien que plus présents sur le marché du travail, enregistrent également un recul significatif, avec un taux en baisse de 75,5 à 67,1%.
La situation est particulièrement alarmante dans certaines régions. À
Guelmim-Oued Noun, le taux de chômage culmine à 31,5%, suivie de l’
Oriental (30,4%) et de
Béni Mellal-Khénifra (26,8%). À l’inverse, des régions comme
Dakhla-Oued Eddahab (10,6%) et
Casablanca-Settat (18,8%) affichent des taux relativement bas. Le chômage féminin, quant à lui, reste largement supérieur à celui des hommes : 25,9% pour les femmes contre 20,1% pour les hommes.
Salaires : des ajustements limités
Face à cette situation économique tendue, le salaire minimum interprofessionnel garanti (
SMIG) a connu une hausse pour atteindre 15,55 dirhams de l’heure, tandis que le salaire minimum agricole garanti (
SMAG) est désormais fixé à 84,37 dirhams par jour. Malgré ces augmentations, l’évolution des salaires ne semble pas suffisante pour compenser la hausse continue des prix.
L’inflation, un poids sur les ménages
L’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une hausse notable, atteignant une variation annuelle moyenne de 6,8% en milieu urbain. Cette inflation est principalement tirée par l’augmentation des prix des produits alimentaires, de l’énergie et des biens essentiels. Les ménages marocains, notamment les plus vulnérables, ressentent directement cette pression, qui érode leur pouvoir d’achat.