03 Avril 2025 À 17:58
Autre point problématique discuté lors de cette réunion est l’obligation pour les agences de location de voitures ayant le statut de personne physique de passer au statut de personne morale. Une démarche administrative lourde et coûteuse qui suscite des réticences. La directrice des transports routiers s’est montrée justement flexible sur ce point, assurant que s’agissant de ce dossier, le cas de chaque agence serait étudié séparément. À noter que le secteur comprend actuellement 121 agences de ce type, soit 1% de l’ensemble des agences, sachant que 60 structures seulement sont encore actives. Pour ces dernières, un examen spécifique sera donc mené afin de déterminer s’il est nécessaire de transformer leur statut juridique.
«Le cas des agences ayant le statut de personne physique sera étudié individuellement, afin de prendre en compte les spécificités de chaque situation», indique Abdellah Achnane, président de la Fédération des Associations de location d’automobiles au Maroc (FALAM). «La directrice des transports routiers nous a informés que les agences de location ayant le statut de personne physique encore actives ne représentent que 0,5% du secteur, avec seulement 555 véhicules en circulation.»
Mais, malgré ces annonces encourageantes, les propriétaires des agences concernées déplorent toujours des blocages administratifs, notamment au niveau des délégations régionales des services des mines. Ces dernières continuaient – jusqu’à la date de mercredi dernier – de refuser l’octroi des autorisations de retraits et d’immatriculations, nécessaires à la vente ou à la mise en circulation des véhicules. Les professionnels réclament ainsi une mise en œuvre immédiate des décisions prises lors de la réunion, par le biais d’une circulaire ou d’une note de décision.
«Les délégations des services des mines restent dans l’incertitude totale. Elles refusent de délivrer tout document en attendant de nouvelles instructions de la Direction des transports routiers. Certaines nous incitent même à nous conformer aux nouvelles règles si nous souhaitons obtenir une quelconque autorisation», regrette un professionnel du secteur.
S’agissant des autres points de discorde et en particulier l’obligation de disposer d’un parc de sept véhicules au minimum, les représentants du secteur ont demandé lors de cette réunion, l’annulation de cette exigence pour les agences déjà opérationnelles, chose que Mᵐᵉ Boucetta n’a pas acquiescée. La directrice des transports routiers a précisé toutefois que les agences concernées auront jusqu’à 2027 pour s’y conformer, avec une évaluation de la mesure prévue avant l’échéance. Selon elle, prolonger davantage le délai risquerait de freiner la mise en conformité des agences.
«La directrice nous a expliqué que l’objectif est de réorganiser et d’améliorer le secteur. Si l’on accorde un délai trop long, les agences risquent de ne pas prendre les mesures nécessaires à temps», ajoute M. Achnane.
Enfin, en ce qui concerne l’obligation pour les agences de location de voitures de disposer d’un responsable d’activité qualifié, il convient de souligner que les agences dont le gérant remplit déjà les conditions requises – notamment un diplôme spécialisé ou une expérience professionnelle de deux ans attestée par la CNSS – seront exemptées de recruter un responsable. Les autres devront en revanche s’y conformer, a insisté Mᵐᵉ Boucetta.
Le Maroc compte actuellement près de 12.000 agences de location de voitures. Entre avril 2024 et mars 2025, quelque 970 nouvelles agences ont vu le jour, avec un parc global de 5.240 véhicules. Parmi ces nouvelles structures, 778 agences disposent de moins de sept véhicules, 140 en possèdent entre huit et dix, 40 agences détiennent entre onze et quinze véhicules, et seulement 12 agences disposent de plus de quinze véhicules. Les nouvelles mesures visent à encadrer un secteur en pleine expansion, tout en tenant compte des spécificités des petites structures. Reste à savoir si les décisions prises lors de cette réunion permettront de lever les blocages persistants et d’assurer une régulation efficace.