Un soutien confirmé, une alliance qui s’approfondit. Lors de la cérémonie d’investiture du Président équatorien Daniel Noboa, tenue le 24 mai 2025 à Quito, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a tenu une réunion bilatérale avec le vice-président salvadorien, Félix Ulloa. L’occasion pour les deux pays de réaffirmer une alliance construite sur des bases diplomatiques solides... mais aussi sur un positionnement politique de plus en plus affirmé. Dans un message publié sur le réseau X (anciennement Twitter), la vice-présidence du Salvador a mis en avant la portée de cette rencontre: «Les deux parties ont réaffirmé la solide amitié qui unit le Salvador et le Royaume du Maroc, soulignant leur engagement à renforcer les liens diplomatiques et la coopération bilatérale.»
La réunion a permis au
vice-président Ulloa de rappeler de manière claire que son pays «ratifie le soutien de l’État salvadorien à la souveraineté territoriale du Royaume du Maroc». Une déclaration sans ambiguïté, qui confirme le virage stratégique entamé en 2019: cette année-là, sous l’impulsion du Président Nayib Bukele, le
Salvador avait officiellement retiré sa reconnaissance de la pseudo République arabe sahraouie démocratique (Rasd), soutenue par le Front Polisario. Un tournant confirmé en octobre 2022 par
l’ouverture d’une ambassade du Salvador à Rabat, la première sur le continent africain.
À Quito, une nouvelle étape vers Laâyoune À Quito, le vice-président salvadorien est allé un peu plus loin: il a annoncé avoir discuté avec Nasser Bourita de l’éventuelle ouverture d’un consulat à Laâyoune, qualifiée d'« étape clé vers la reconnaissance de la souveraineté territoriale marocaine dans cette région». Une décision qui placerait le Salvador parmi les États latino-américains ayant opté pour un alignement diplomatique ferme aux côtés du Maroc, à l’image du Paraguay, du Guatemala ou de la République dominicaine.
Au-delà de la
question saharienne, les deux responsables ont convenu de renforcer la coopération sur «des sujets d’intérêt commun», sans que les domaines concernés soient précisés. Le ton employé sur les
réseaux officiels témoigne toutefois d’une volonté d’ancrer cette relation dans un partenariat durable. «Nous continuons d’avancer pour créer des conditions de bien-être pour nos peuples !», conclut ainsi le message de la vice-présidence.
Pour le Salvador, le plan d’autonomie est l’unique solution
Lors de sa visite dans le Royaume en novembre 2022, le vice-président du Salvador, Felix Ulloa, a affirmé que son pays avait toujours soutenu la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud, réitérant l'appui d’El Salvador à l’intégrité territoriale du Maroc et au plan d'autonomie en tant que «seule solution» à ce différend régional. Cette position a été clairement exprimée déjà en 2019 à l’occasion de la visite effectuée par la ministre des Relations internationales du Salvador, Alexandra Hill Tinoco, au Maroc. La responsable salvadorienne avait réaffirmé le soutien de son pays à la marocanité du Sahara et à l’initiative d’autonomie proposée par le Royaume, qualifiant celle-ci de «seule solution» à ce différend régional. Mme Hill Tinoco avait également mis en avant le «retrait définitif» de son pays de sa reconnaissance de «l’entité fantoche» de la «rasd», assurant que cette décision, prise par le Président Nayib Bukele, est une illustration de la volonté de la République d’El Salvador de s’ouvrir sur le monde arabe, et en particulier sur le Maroc.