Yousra Amrani
10 Novembre 2025
À 16:32
Le ministre délégué chargé du Budget,
Fouzi Lekjaâ, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à concrétiser les Hautes Orientations Royales relatives au chantier du
soutien social direct, un projet qu’il décrit comme «un pilier du nouveau modèle
social marocain». Ce dispositif, piloté par l’Agence nationale du
soutien social, vise à générer un impact durable sur les plans économique et humain, tout en consolidant les fondements d’une véritable justice sociale et territoriale.
Une approche de proximité centrée sur les familles
Interpellé par une députée du Mouvement populaire sur la portée de ce programme, Fouzi Lekjaâ a expliqué que l’Agence nationale du soutien social inscrit son action dans une démarche de proximité, au plus près des besoins des citoyens. Loin de se limiter à un simple transfert financier, le dispositif ambitionne de devenir un outil de développement humain intégré, à travers un accompagnement personnalisé des familles bénéficiaires. Pour ce faire, l’Agence a entrepris la création de représentations territoriales, où des accompagnateurs sociaux sont chargés d’assurer un suivi régulier des ménages. Leur mission : réduire la vulnérabilité, favoriser l’insertion socio-économique et renforcer l’autonomie des familles.
Selon le ministre, ces nouvelles antennes locales travailleront en coordination avec les acteurs territoriaux de l’insertion sociale et économique. L’objectif de cette démarche est d’accompagner les bénéficiaires dans leurs engagements, qu’il s’agisse du suivi de la scolarisation des enfants, du maintien du parcours éducatif, ou encore du suivi sanitaire de la mère et de l’enfant. Quant aux actions prévues, elles seront adaptées aux réalités propres à chaque région, afin de construire des parcours d’insertion économique cohérents avec les besoins locaux et les compétences disponibles.
Une phase pilote avant la généralisation
Dans ce sens, le ministre a annoncé le lancement d’une phase expérimentale du dispositif, marquée par la mise en place des premières représentations territoriales de l’Agence. Cette étape pilote fera l’objet d’une évaluation approfondie avant sa généralisation à l’échelle nationale. Parallèlement, un système intégré de suivi et d’évaluation est en cours d’installation pour mesurer l’impact du programme, tant sur les bénéficiaires que sur les indicateurs de développement humain. Ce mécanisme permettra d’ajuster en permanence les stratégies d’accompagnement selon les besoins de chaque territoire.
S’agissant du volet financier, le ministre affirme que le gouvernement a mobilisé l’ensemble des ressources nécessaires à la réussite du chantier. Ainsi, à fin septembre 2025, près de 44,6 milliards de dirhams ont été transférés au profit des ménages bénéficiaires. Ces ressources proviennent du Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, alimenté par de nouvelles contributions : la taxe sur les jeux de hasard (loi de Finances 2025), la contribution sur les avoirs détenus à l’étranger (loi de Finances 2024), ainsi que la contribution solidaire sur les bénéfices et revenus des entreprises.
Rationaliser pour mieux servir
Notons que conformément à la loi-cadre 09.21 sur la protection sociale et aux Directives Royales, le gouvernement a engagé une rationalisation des programmes de soutien existants. Ainsi, en harmonisant les dispositifs et en établissant des critères d’éligibilité transparents, environ 15 milliards de dirhams ont pu être redirigés vers le financement du programme de soutien social direct. Cette convergence vise à accroître l’efficacité des politiques sociales, à éviter la dispersion des ressources et à garantir un impact réel sur les bénéficiaires. «Le gouvernement entend poursuivre la diversification des sources de financement et la modernisation des outils de gestion publique, afin d’assurer la pérennité du programme et d’en faire un levier de développement équitable entre les régions», a souligné M. Lekjaâ dans ce sens.
En conclusion, le ministre a souligné que l’Agence nationale du soutien social «n’est pas une simple administration», mais bien un instrument de transformation sociale. Par sa proximité territoriale, son accompagnement humain et sa vision intégrée du développement, elle ambitionne de devenir une véritable locomotive de la justice sociale et territoriale dans toutes les régions du Royaume.