Nation

Statut unifié : Des milliers d’enseignants défilent à Rabat

Les écoles marocaines sont de nouveau paralysées par une grève de trois jours qui dure jusqu’à jeudi. En marge de la grève nationale, les enseignants ont défilé par milliers ce mardi à Rabat. Sillonnant les artères principales de la capitale, les fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale ont marché, depuis le Parlement, vers le siège du ministère pour réclamer le retrait immédiat du nouveau statut unifié et l’annulation des retenues sur salaires opérées par le département de tutelle.

07 Novembre 2023 À 18:02

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Plus de 40 jours après son adoption par le Conseil du gouvernement, le statut unifié des fonctionnaires du secteur de l’éducation ne passe toujours pas auprès des enseignants. Les grèves se multiplient et les protestations ne faiblissent pas, malgré la tentative d’apaisement opérée par le Chef du gouvernement et qui s’est dit ouvert à des modifications sur la version actuelle de ce statut.



En effet, mardi encore, une grande partie des écoles marocaines a été paralysée par une grève nationale des enseignants qui se poursuivra jusqu’à jeudi. Ce débrayage a été accompagné par l’organisation d’une grande marche qui a sillonné l’avenue Mohammed V, en partant du Parlement pour aboutir au siège du ministère de tutelle.

Organisée à l’initiative de la nouvelle coordination syndicale baptisée «la Coordination nationale du secteur de l’éducation», une entité récemment créée et qui regroupe quelque 24 organisations syndicales et coordinations, cette marche a été l’occasion de renouveler le rejet des enseignants des disposition du statut unifié et d’appeler à la suspension de la décision des retenues sur salaire actée à partir du début de ce mois.



«C’est du jamais vu. Même les fonctionnaires et enseignants qui refusaient auparavant de participer aux manifestations se sont joints au mouvement de protestation. Aujourd’hui, la colère est générale et surtout très intense et la tension a atteint son paroxysme. Toutes les catégories composant le corps de ce secteur s’accordent sur un seul point, à savoir l’annulation de ce statut. C’est un mouvement inédit. La grogne est si importante que ce sont les affiliés aux différentes coordinations qui mettent la pression pour maintenir les protestations. C’est ce qui explique d’ailleurs cette forte participation à la marche. On estime en effet, le nombre des manifestants à plus de 100.000», souligne Saad Abil, membre du conseil national de la Coordination national des enseignants contractuels, dans une déclaration accordée au «Matin».



En colère contre le ministère depuis l’adoption dudit statut, les enseignants semblent plus que jamais remontés contre le département dirigé par Chakib Benmoussa, notamment après l’annonce des retenues sur les salaires des grévistes à partir de ce mois. Une décision qui a mis le feu aux poudres et a provoqué une grogne générale qui ne semble pas devoir s’estomper, laissant planer des inquiétudes sur l’aboutissement de cette année scolaire. «Aujourd’hui même, les quatre syndicats ayant pris part au dialogue n’arrivent pas à maîtriser la colère de leurs bases syndicales. Ainsi, bien que les directions de ces syndicats appellent à l’accalmie et la reprise du dialogue, leurs bureaux provinciaux et régionaux lancent des appels à la grève», ajoute M. Abil.
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