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Mikati chargé de former le cabinet

Appuyé par le puissant mouvement chiiteHezbollah, le milliardaire sunnite Najib Mikati a été chargé mardi de former le gouvernement au Liban, une nomination dénoncée par son rival Saad Hariri, dont des milliers de partisans ont manifesté parfois violemment à travers le pays.

Mikati chargé de former le cabinet
Le nouveau Premier ministre, Najib Mikati est chargé de former le cabinet au Liban. (Photo : AFP)
Après avoir été désigné par décret présidentiel, Mikati s'est posé en réconciliateur: cette nomination «n'est pas une victoire d'un camp sur l'autre. C'est la victoire de la réconciliation», a déclaré ce magnat des télécoms de 55 ans.

Dans une interview à l'AFP, il s'est défendu d'être «l'homme du Hezbollah», un mouvement soutenu par l'Iran. «Je m'adresse surtout à la communauté internationale, ne jugez pas à l'avance ma personne».

«Cette nomination (...) ne m'engage pour le moment à aucune position politique prise par le Hezbollah, sauf à celle de la protection de la Résistance (Hezbollah, ndlr)», a-t-il souligné.

Mikati a affirmé qu'il entamerait jeudi des consultations avec les groupes parlementaires pour la formation du gouvernement, espérant que le camp de Saad Hariri reviendrait sur sa décision de boycotter tout cabinet dirigé par un candidat soutenu par le Hezbollah.

«Participons à un même gouvernement», a lancé en écho le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, niant que le futur gouvernement serait un «gouvernement du Hezbollah».

Le camp Hariri craint une mainmise du puissant parti chiite sur le pouvoir.

L'annonce de la nomination de Mikati a été précédée par des manifestations à l'appel des partisans de Saad Hariri accusant le Hezbollah de «coup d'Etat», Hariri étant considéré comme le leader le plus populaire de la communauté sunnite, d'où doit être issu le Premier ministre.

A Tripoli (nord), où la majorité des écoles et des commerces ont fermé, des milliers de personnes ont manifesté en portant des photos de Saad Hariri. Certains ont brûlé une photo de Mikati.

Cette nomination intervient moins de deux semaines après la chute du gouvernement Hariri, provoquée par la démission des ministres du camp du Hezbollah. Elle a été rendue possible par un ralliement au camp du Hezbollah de députés proches de Saad Hariri, comme le leader druze Walid Joumblatt ou Mikati.

La crise porte sur le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de juger les responsables de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad.

Le Hezbollah, qui accuse le TSL d'être instrumentalisé par Israël et les Etats-Unis, s'attend à être mis en cause par le tribunal et avait sans succès tenté d'obtenir que Saad Hariri le désavoue.

Des observateurs craignent que Mikati n'accepte, sous la pression du Hezbollah, de mettre des bâtons dans les roues du TSL.

Mikati a assuré que cette question serait traitée à travers le dialogue, avant de prévenir: «Arrêter le tribunal n'est plus aujourd'hui une décision libanaise (... Mais) la coopération du Liban avec le TSL est une autre affaire».

Une personnalité appuyée par le Hezbollah à la tête du gouvernement fait craindre à la communauté internationale la formation d'un cabinet pro-iranien.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, dont le pays apporte une aide économique et militaire au Liban et considère le Hezbollah comme une organisation terroriste, a mis en garde qu'un gouvernement «contrôlé» par le parti chiite aurait «clairement un impact» sur les liens bilatéraux.

Le département d'Etat américain a aussi estimé que le travail du TSL était «d'une importance vitale pour la stabilité, la sécurité et la justice».

Mikati a cependant affirmé que le Liban ne pouvait «qu'avoir de très bonnes relations» avec Washington.

La France a appelé Mikati à former son gouvernement «dans le cadre de la Constitution», par «le dialogue», et «à l'abri de toute ingérence» extérieure, tandis que l'Union européenne a souhaité qu'il cherche «le consensus le plus large possible» pour constituer le nouveau cabinet.
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