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Je voudrais vous parler d’amour...

Par : Mohamed Lansari (*)
économiste et consultant international

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Je voudrais vous parler d’amour pour notre Prophète Sidna Mohammed et son amour pour l’humanité toute entière, quand d’autres caricaturent sa vie et ses mœurs ;
Je voudrais vous parler de mon amour pour Al Qods, terre bénie de Dieu, terre de rencontre et d’amour, terre de recueillement et de prières, terre de tous les Prophètes et Messagers de Dieu ;
Je voudrais vous parler d’amour, quand d’autres ne parlent que de haine ou de violence, de sang et de mort ;

Je voudrais vous parler d’amour quand d’autres démolissent par vanité ou orgueil, alors qu’il y a tant à construire et bâtir ensemble ;
Je voudrais vous parler d’amour, et de ceux qui disent non au diktat, au statu quo, quand d’autres ne parlent que le langage de l’indifférence, et de l’oubli ;
Je voudrais vous parler de l’amour et de la passion de ce peuple, avec à sa tête son Roi, qui appelle à la paix, au respect de la vie et des vraies valeurs humaines. Qui appelle à la fin des souffrances interminables d’un peuple, quand il y a tant à faire de par le monde, de soins à apporter ou de maladies à guérir !

Enfin, je voudrais vous rappeler l’engagement courageux et permanent de notre Roi, en symbiose totale avec le peuple marocain, un engagement séculaire, mais ô combien symptomatique, d’un peuple épris de justice et de liberté, révolté mais passionné par la question d’Al Qods, engagement que nous avions déjà rappelé, à juste titre, dans un article, qui reste parfaitement d’actualité, paru dans ces mêmes colonnes il y a… dix ans !
Une fois de plus, S.M. le Roi interpelle tous les musulmans, en général, et les Marocains, en particulier, à réétudier leur Histoire musulmane, quelque quatorze siècles auparavant, car les Marocains ont toujours manifesté une présence permanente dans cette région du Proche-Orient, et ce, depuis la reconquête et l’entrée triomphale par Omar El Khattab, à Al Qods, cinq années après la mort du Prophète Sidi Mohammed, soit l’an 15 après l’Hégire (635).

Au fil des temps, une forte communauté marocaine, évaluée à près de 800 personnes, s’était installée à Al Qods, respectant leurs propres traditions marocaines, et pratiquant le rite malékite, occupant toute une partie de la Ville Sainte, appelée « Quartier des Marocains », au point qu’on dénombrait quelque 245 immeubles et plus de 730 maisons, et deux mosquées et plusieurs zaouïas, dont la plus célèbre, est la zaouïa de Sidi Abderrahmane Ben Médiane, fils de Sidi Médiane Al Ghaout. La ville d’Al Qods, autant que cette forte communauté marocaine, a toujours bénéficié de la protection et la sollicitude des Rois du Maroc. Nous citerons en particulier le Roi Moulay Abdallah Alaoui qui avait offert plusieurs ouvrages et manuscrits à la bibliothèque de la ville, ainsi que 25 Corans écrits à la main, selon la calligraphie marocaine, et plusieurs manuscrits et ouvrages scientifiques de référence.

La Princesse Lalla Khnata, épouse du Roi Moulay Ismaël, qui avait acquis, vers la fin du XVIIe siècle un certain nombre de biens immobiliers et dont les revenus étaient totalement reversés au bénéfice des Marocains nécessiteux d’Al Qods. Le Roi Abou Al Hassan Al Marini (1331-1351) dépensa quelque 16 500 dinars en or pour l’acquisition de biens pour subvenir aux besoins de cette importante communauté marocaine. Au courant de l’an 745 de l’Hégire, il offrit à la mosquée d’Al Aqsa, un Coran écrit entièrement de sa main et couvert d’une parure en or. Ce chef-d’œuvre resta exposé au musée d’Al Aqsa, jusqu’à l’invasion de Jérusalem par les troupes israéliennes lors de la Guerre de juin 1967. Enfin, nous citerons également l’appel de détresse lancé vers 1180 (fin du 6e siècle de l’Hégire), par le grand Salah Eddine Al Ayyoubi (Saladin 1138-1193), qui était d’origine kurde et non arabe, mais profondément musulman, à un autre musulman, se trouvant au Maghreb, Yaacoub Al Mansour, pour libérer la Palestine de la tyrannie des Croisés. Celui-ci arma une flotte composée de près de 180 navires, avec des soldats, techniciens, experts, nourriture et armement. La victoire fut totale et rapide. Le 4 juillet 1187, Salah Eddine Ayyoubi triomphe des Francs à la bataille de Hattin, et entre en Galilée, et le 2 octobre s’empare de Jérusalem.
Ce lien entre le Maghreb et le Machrek se trouve matérialisé, en toute logique, par le Comité Al Qods, que le Maroc continue à présider, en la personne de son Auguste Roi.

S.M. le Roi, en sa qualité de Président du comité Al Qods (Comité qui s’était constitué au Maroc à Fès en 1974, à l’initiative de feu S.M. le Roi Hassan II), déploie une intense activité diplomatique pour la cause palestinienne.
En interpellant récemment les dirigeants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, S.M. le Roi tient à rappeler -en tant qu’Amir Al Mouminine (chef des croyants)- la place que doit occuper Al Qods dans le cœur et les préoccupations de tous les musulmans, quel que soit le lieu où ils se trouvent. C’est une réponse directe à tous ceux qui veulent réduire la Palestine à une simple région ou foyer de tension entre Israéliens et Palestiniens, ou Arabes et Juifs.
Cette solidarité à l’égard de la cause palestinienne est une autre manière de mener et vivre le « jihad », sans bombes ni assassinat de personnes innocentes.

Dieu seul donne la vie, Dieu seul peut la retirer. Dans plusieurs versets et chapitres du Saint Coran, après avoir aboli et interdit l’enterrement de filles vivantes, tradition ancestrale courante durant la période antérieure à l’avènement de l’Islam, Dieu nous interdit expressément les autres formes de la mort : l’assassinat et le suicide !
Dans ses mémorables causeries soufies, mon Maître Sidi Mohamed Mansour, grand Maître et penseur du soufisme, Sheikh de la zaouïa Alaouiya Chadiliya de Casablanca, rappelle sans cesse le sens et l’importance modernes du concept «jihad». Nous sommes tous appelés au jihad, mais vis-à-vis de notre pire ennemi, le diable, qui existe en chacun de nous, cette âme pervertie, qui doit être constamment purifiée par les prières, la lecture du Coran, le Dikr, ces évocations quotidiennes, qui n’ont pour but, que de nous rapprocher davantage de notre Créateur, à contenir notre colère et habituer notre pensée et notre langage à ne dire que la bonne parole. Ce travail, ou « Jihad », sur soi-même, est permanent et doit être notre principal combat ! Il rappelle également que le vrai « jihad », c’est la lutte contre l’ignorance et la médiocrité, contre les impuretés du corps et de l’esprit, contre l’égoïsme et l’indifférence à la misère sociale !

En effet, comment ne pas être choqué par le silence complice de tant de décideurs influents ou d’institutions gouvernementales, devant tant de morts, tant de destructions, comme ce fut le cas de la destruction de la plus vieille ville du monde qu’est Naplouse, déjà capitale au temps de David et Salomon, il y a plus de 5 000 ans de cela ! ou de la destruction de la majeure partie du « Quartier des Marocains » après la guerre des « six jours », la destruction du grand musée d’Al Qods et tout ce qu’il contenait comme manuscrits et ouvrages de référence, à la manière des milices nazies brûlants tout livre ne reflétant pas la pensée du Führer, l’usurpation de ce que les Israéliens appellent « le mur des lamentations », alors qu’il représente un symbole sacré pour les musulmans, et qu’il fait partie intégrante de la grande mosquée Al Aqsa, puisque c’est à partir de cet endroit que notre Prophète, Sidna Mohammed, monta au ciel pour y recevoir les Commandements de Dieu.

Ou encore les profanations systématiques de tous les lieux de culte, aussi bien musulmans que chrétiens, alors que le grand khalife Omar, au zénith de sa popularité et de sa puissance, n’avait pas osé, en recevant la reddition du général-gouverneur romain Socranius, de pénétrer dans l’église, et avait préféré faire sa prière à l’extérieur, près du Dôme du Rocher sacré, faisant preuve en cela de respect et de tolérance, et surtout pour ne pas servir d’alibi à tout fanatique qui voudrait transformer ce lieu de culte chrétien en un lieu de culte musulman. L’historiographie, tant musulmane qu’occidentale, a immortalisé le Calife Omar et plus tard Salah Eddine Al Ayyoubi, comme de véritables modèles de vertu chevaleresque, fidèles par leurs actes aux principes de base de notre religion, qu’est l’Islam, basée sur la justice, la tolérance, l’indulgence et la coexistence entre les peuples.
Force est de constater que notre humanité accuse aujourd’hui plus de 14 siècles de barbarie et de féodalisme ! Alors, gardez votre esprit libre et votre cœur ouvert, quand d’autres cherchent à vous bâillonner de haine ou d’indifférence, et parlez-leur d’amour de Dieu et de son Prophète. !
(*) [email protected]

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