Le Président français Nicolas Sarkozy a demandé mardi aux médias de ne pas diffuser, «sous aucun prétexte», les images des tueries de Toulouse, par respect aux victimes dont les familles ont multiplié les appels dans ce sens.
Cet appel intervient après que la chaîne qatarie ‘Al Jazeera’ ait affirmé qu'elle détenait des vidéos des sept assassinats filmées par le tueur franco-algérien, Mohamed Merah, neutralisé jeudi par la police à Toulouse (Sud-ouest de la France). «Je demande aux responsables de toutes les télévisions qui auraient ces images de ne les diffuser sous aucun prétexte, par respect des victimes et par respect pour la République», a déclaré Sarkozy, qui a rendu hommage aux policiers et magistrats qui ont travaillé sur cette affaire.
Par ailleurs, le Président français s'est dit «indigné» face à l'attitude du père du tueur qui souhaite porter plainte contre la France pour la mort de son fils, affirmant : «Je veux rappeler à cet homme que son fils avait filmé ses crimes et pris le soin diabolique de faire parvenir ses images ignobles à une chaîne de télévision».
La chaîne ‘Al Jazeera’, dont le bureau parisien avait reçu un montage vidéo des assassinats, stocké dans une clé USB, tenait mardi une réunion, à son siège à Doha, pour décider de l'éventuelle diffusion de ces images.
La clé USB, accompagnée d'une lettre de revendication des attaques par Mohamed Merah qui se réclame d'Al-Qaïda, était contenue dans une enveloppe sur laquelle figure un cachet de la Poste en date du mercredi 21 mars, au moment où le tueur était retranché dans son appartement, avant l'assaut de la police où il a été tué, ce qui confirme, selon une source policière, qu'il n'en est pas l'expéditeur.
Les enquêteurs sont actuellement sur la piste d'un troisième homme qui aurait participé au vol du scooter qui avait servi lors des attaques commises entre le 11 et le 19 mars dans le sud-ouest de la France, faisant sept morts, trois militaires, dont un parachutiste franco-marocain, trois enfants et un enseignant de confession juive.
Le frère aîné du tueur, Abdelkader, avait déjà été mis en examen, dimanche à Paris, pour complicité d'assassinats et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'acte terroriste.