Le Ramadan est censé être un mois de tolérance, de solidarité et de piété. Cependant, une mauvaise humeur générale et une agressivité permanente se sont installées pendant ce mois sacré. Le phénomène de «tramdina» fait son apparition dès le premier jour de ce mois et prend de l'ampleur d'année en année. En effet, les comportements des gens changent de façon brusque. Ils sont très irritables. Leurs nerfs sont à fleur de peau. Les conflits et les disputes dans les rues font partie du décor Ramadanesque, surtout pendant la dernière heure avant l'appel à la prière. Agressivité, égoïsme et nervosité sont les maîtres mots de ce mois. D’après les spécialistes, notre instinct de survie serait à l’origine de l’état du «tramdine». En mangeant ou en fumant, des neurotransmetteurs sont libérés. Du coup, l’organisme se sent en danger lorsqu’on s’abstient de prendre de la nourriture ou de fumer. Résultat : on agit sur la défensive et on devient plus agressif et impulsif, car le corps a besoin des matières dont il dépend. Toutefois, cela ne justifie guère tous les crimes qui sont commis sous prétexte de «tramdine».
De graves disputes ont lieu chaque jour et font des victimes innocentes. Dimanche 1er Ramadan, un vendeur de légumes au marché de Derb Ghallef à Casablanca s’est fait amputer la main par un «mcharmel». Pour des raisons inconnues, ce jeune homme a sorti son arme et a commis son crime avant de s’enfuir. Une scène horrible qui a choqué toutes les personnes sur place. Certaines femmes, ne pouvant plus tenir debout, se sont assisses à même le sol.
En cette première journée du mois sacré, les urgences de Tanger ont reçu près d’une trentaine de blessés suite à différents conflits. Parmi eux, deux individus qui ont commencé par s’insulter puis se sont battus avec des armes blanches, peu de temps avant l’appel à la prière d’Al Maghreb. L’un des deux a succombé à ses blessures alors que le deuxième, grièvement blessé, est dans un état critique dans le service de réanimation de l’hôpital Mohammed V. Toujours dans la ville de Tanger, un père de famille et ses trois fils se sont battus avec deux frères à cause des problèmes de voisinage. Résultat : l’un d’entre eux est grièvement blessé alors que l’autre est décédé sur le champ.
La ville de Témara a également vécu un horrible crime durant le premier jour du mois de Ramadan. En effet, une grosse dispute a eu lieu entre un individu et deux frères. Pour résoudre le problème entre eux, une heure avant la rupture du jeûne, l’un des frères a immobilisé la victime, alors que le deuxième lui a tranché la gorge devant tout le monde dans la rue. Plusieurs violences et agressions ont marqué le troisième jour de Ramadan à Casablanca. Parmi les plus graves figure celle du chauffeur de taxi qui a été poignardé par un client après une altercation. Le chauffeur a fini par succomber à ses blessures et son agresseur a été arrêté par la police quelques minutes après le crime.
Pendant cette soirée aussi, une jeune mineure a été enlevée, en plein quartier résidentiel du Maârif, après avoir quitté la mosquée où elle accomplissait la prière des «Tarawih», par trois individus à bord d'une voiture. Les trois ravisseurs encagoulés ont violenté et obligé la jeune fille à monter dans le véhicule. Ils ont essayé ensuite de la violer. Heureusement, ses cris et sa résistance leur ont fait peur. Ils se sont contentés de lui arracher la chaîne en or qui ornait son cou, avant de la pousser hors de la voiture.
La ville de Fès a également été témoin d’un ignoble crime dans la soirée du troisième jour de Ramadan. Tout a commencé lorsqu’un contrôleur dans un bus a exigé à un passager de payer son ticket. Ce dernier, qui a refusé de se plier aux ordres du contrôleur, a appelé onze de ses copains qui ont battu sauvagement le pauvre homme. Son état actuel est très critique.
Face à cette situation, la population ne peut qu'être terrorisée et attendre des forces de police qu'ils agissent pour en finir avec ces criminels qui sèment le trouble et la violence dans tout le pays.