Mohamed El Guerrouj est un homme comblé. Le pilier II du Plan Maroc vert (PMV) qui concerne les petits agriculteurs avance bien.
Le directeur général de l’Agence de développement agricole (ADA) en veut pour preuve les niveaux de réalisations atteints à ce jour. Ainsi, dans un bilan livré à la presse, hier jeudi 10 avril, El Guerrouj annonce que 84% de la population ciblée ont été atteints et 492 projets sur 545 prévus à l’horizon 2020, lancés. Depuis l’annonce des premiers projets en 2010, l’Agence, sous tutelle du ministère de l’Agriculture, souligne que ces 492 projets (dont 447 en cours de mise en œuvre) mobilisent une enveloppe budgétaire de 6,3 milliards de DH. Le nombre de bénéficiaires ciblés par ces projets avoisine les 720 000 et les superficies concernées totalisent 733 000 hectares.
«Une trentaine de projets ont déjà été menés à terme et sont déjà entre les mains des différentes organisations professionnelles», précise El Guerrouj. Selon ce dernier, à peine 3% des projets engagés ont dû être interrompus. Et ce, soit en raison du désistement des bénéficiaires ou de facteurs complexes inexistants lors de l’étude de faisabilité».
Les 447 projets en cours de mise en œuvre à fin mars 2014 se situent en grande majorité (54%) dans 5 régions : Tanger-Tétouan (16%), Taza-Taounate-Al Hoceima,
Souss-Massa-Draâ, Meknès-Tafilalet (10%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz (9%). Ces 5 régions concentrent aussi 52% de l’investissement mobilisé pour ces projets, soit 6,65 milliards sur les 12,68 milliards prévus à l’horizon 2020. Les filières oléicole (31%) et arboricole (16%) arrivent en tête des investissements-projets.
En termes de plantations, l'oléiculture arrive encore une fois en tête avec 172 000 ha, suivie du cactus (27 700) et de l’amandier (18 600 ha).
Où finissent les récoltes et produits de ces plantations ? Le DG de l’ADA indique que 139 unités de valorisation ont été créées à ce jour. «Les unités de conditionnement et les centres de collecte du lait constituent les deux tiers des unités construites», explique-t-il. Rappelons que les projets du pilier II reposent sur une intervention directe de l’État et visent la relance de l’agriculture traditionnelle ou solidaire dans les régions et les zones fragiles (montagnes, oasis, plaines et plateaux du semi-aride), qui regroupent la grande majorité des exploitations du pays, selon l’ADA.
Ce pilier nécessite la mobilisation de 20 milliards de DH d’investissement sur dix ans. Les projets portent sur la reconversion des cultures pratiquées vers des cultures à plus haute valeur ajoutée, sur l’intensification des opérations pour améliorer la productivité des cultures et sur la diversification des productions en ciblant les produits de niche. Les principales filières concernées sont l’olivier, le palmier dattier, l’amandier, le lait et les viandes rouges.