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Les cliniques privées tirent la sonnette d’alarme

La ville de Marrakech a récemment abrité les travaux des premières Assises des cliniques privées, organisées par l'Association nationale des cliniques privées (ANCP), sur le thème de «L'hospitalisation privée au service du citoyen».

Les cliniques privées tirent  la sonnette d’alarme
Les cliniques privées souffrent d’une crise financière, structurelle et identitaire.

Les professionnels de la santé du secteur privé ont mis en garde contre certains risques liés à la mise en application du projet de loi relatif à l'exercice de la médecine qui ouvre la voie aux hommes d'affaires pour investir dans le secteur. Lors de la tenue à Marrakech de leurs premières Assises nationales, ils ont estimé que ce n'est pas la meilleure voie pour résoudre les problèmes de la santé au Maroc. Pour le président de l'Association nationale des cliniques privées (ANCP), Mohamed Benaguida, «la pratique médicale est en passe de connaître de profonds changements avec la loi 131.13, relative à l'organisation de l'exercice de la médecine, qui ouvre le capital des cliniques à des investisseurs privés non praticiens».

Il a ajouté que les professionnels plaident pour que la santé demeure du ressort des pouvoirs publics et des professionnels uniquement. Toutefois, le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, a assuré que le projet de loi se propose d'adapter le dispositif juridique actuel au progrès de la pratique médicale et aux profondes mutations du système de santé, tout en tenant compte de l'évolution de l'environnement médical et économique international pour rendre le système de santé plus attractif à l'investissement. Pour sa part, le président délégué de l'ANCP, Redouane Semlali, a expliqué que «les professionnels de la santé du secteur privé souhaiteraient une réduction de la charge fiscale et des mesures de facilitation de la part des pouvoirs publics pour permettre le développement du secteur».

En effet, la technologie médicale de pointe, qui équipe les cabinets et les cliniques, est entièrement importée, mais elle a peu profité des quelques mesures timides d'exonération douanière prise dans la perspective de la mondialisation.

Les cliniques, comme le reste du secteur médical, souffrent de l'absence de textes législatifs clairs qui réglementent la profession, actualisent la nomenclature et la tarification et protègent le patient, mais également le prestataire de soins. Les textes qui régissent actuellement le secteur sont souvent obsolètes ou en contradiction avec la réalité marocaine. De plus, le secteur connaît une concurrence déloyale de divers intervenants, un non-respect de l’éthique et de la déontologie médicale.

Aujourd’hui, les cliniques privées souffrent d’une crise financière, structurelle et identitaire, conséquence de relations interprofessionnelles ardues avec les organismes gestionnaires tiers payants. L'accès au traitement devient de plus en plus difficile, car l’écart se creuse entre les possibilités financières du citoyen et le coût réel des prestations de plus en plus onéreuses donc inaccessibles à la majorité. Pour rappel, le Maroc compte plus de 200 unités privées réparties à travers tout le territoire national avec une nette prédominance à Casablanca et Rabat. La capacité litière tourne autour de 4 000. Le secteur emploie plus de dix mille personnes en paramédical et administration, soit plus de 2,5 personnes par lit d'hospitalisation. À noter que le nombre de lits disponibles et inoccupés s'est accru de façon régulière dans les différents domaines public, privé et mutualiste au détriment des autres secteurs de soins. Il en est de même de la répartition régionale inégale, donc inappropriée, puisque concentrée sur l'axe Casa-Rabat. 

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