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Les combattants de la liberté dans l’œil du photographe Roberto Battistini

La Bibliothèque nationale du Royaume accueille, jusqu’au 30 octobre, l’exposition «Corse 1943 : les combattants de la liberté» de l'artiste français Roberto Battistini. Des photographies exceptionnelles qui mettent en relief le rôle joué par feu Sa Majesté Mohammed V à travers la participation des goumiers marocains à la libération de la France.

Les combattants de la liberté dans l’œil du photographe Roberto Battistini
L’œuvre «Le lion de l’Atlas» du photographe Roberto Battistini.

Organisée, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par le ministère de la Culture, en partenariat avec le Haut Commissariat aux anciens résistants et aux anciens membres de l’Armée de libération, cette prestation vient suite aux deux précédentes qui se sont déroulées en France en 2013 et 2014 au Musée national de l’histoire et de l’immigration. Patricia Boyer de Latour avait écrit à propos de ces combattants qu’«ils sont venus de l’autre rive de la Méditerranée. Goumiers et tirailleurs pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont donné leur sang pour libérer l’Europe de la barbarie nazie. Beaucoup de leurs camarades sont morts sur les champs de bataille, en Corse, en Tunisie, à l’île d’Elbe, en Italie, en France, en Allemagne».
C’est, en effet, cette réalité qu’ont vécue nos compatriotes, dont la contribution à la lutte contre le nazisme a été des plus édifiantes.

Cet événement représente, ainsi, un moment fort de ce passé glorieux où feu Sa Majesté le Roi Mohammed V a joué un rôle prépondérant, mettant en valeur les liens d’amitié et de coopération qui ont, de tout temps, existé entre le Royaume du Maroc et la République française. Des témoignages très poignants accompagnent cette exposition, tel celui d’Ernest Bonacoscia, guide des goumiers, âgé de quatorze ans à l’époque des faits en 1943 : «Ce serait trop long à vous raconter. Les obus, les attaques, les blessés, les morts. On me criait : “Couche-toi, petit con !” Mais, le petit con ne se couchait pas ! Il y avait du brouillard. Ils se perdaient. Je les ramenais. Je courais partout. Je faisais la liaison. J’étais inconscient…»

D’autres faits de l’histoire de cette époque pourront être découverts par le large public et des groupes d’élèves tout au long de cet accrochage, qui sera ponctué par la réalisation d’une émission de télévision autour de «la contribution du Maroc et le rôle du feu Sa Majesté Mohammed V dans la Seconde Guerre mondiale», avec la participation d’éminentes personnalités marocaines et françaises, ainsi que l’organisation d’une table ronde sur «La participation du Maroc à la Seconde Guerre mondiale et les positions du Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef», et ce le mercredi 7 octobre. Des historiens spécialistes en la matière participeront à cette émission, notamment Jamaâ Baïda (historien, directeur des Archives du Maroc) en tant que modérateur, puis les intervenants Abdelhaq El Mrini (historiographe du Royaume, porte-parole du Palais Royal et conservateur du Mausolée Mohammed V), Brahim Boutaleb (historien, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université Mohammed V, Rabat), Guillaume Jobin, président de l’École supérieure de journalisme à Paris, écrivain, Pierre Vermeren, historien, Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Issa Babana El Alaoui, écrivain, Commission marocaine d’histoire militaire, et Driss Maghraoui, historien, Al-Akhawayn University, Ifrane.

Une page de l’histoire que plusieurs Marocains, qui ont participé à cette guerre, ont marquée par leur bravoure et leurs exploits, tel le Lion de l’Atlas Ali Nadi, cet ancien du 60e goum (sergent-chef) : Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Médaille militaire, Croix de guerre 39-45 avec palme, étoile de vermeil, trois étoiles de bronze, Croix de guerre TOE avec étoile d’argent (Campagnes de Corse, France, Allemagne, Autriche, Indochine). 

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