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Le Maroc sur la bonne voie pour intégrer le club des pays émergents

Le Royaume poursuit une stratégie qui consiste à la fois en une consolidation de ses secteurs traditionnels et une diversification de son tissu industriel assortie d’une politique d’ouverture plus offensive sur de nouveaux marchés pour lesquels le pays a développé une expertise.

Le Maroc sur la bonne voie pour intégrer le club des pays émergents
La croissance du Maroc, qui reste principalement endogène, risque de trouver ses limites dans le déficit en capital humain et le peu de progrès technique accumulé par le pays.

Le Maroc pourrait facilement rejoindre le groupe des nouveaux émergents et consolider sa position de pays leader en Afrique. Le constat ressort d’une analyse que vient de publier l’assureur-crédit mondial, Coface, sur le potentiel de l’économie marocaine. Les experts de l’assureur-crédit affirment que l’économie du pays a pris le contrepied de l’économie mondiale depuis la crise de Lehman. «Alors que cette crise semble désormais durablement plus faible et plus volatile, la croissance du Maroc a contrario fait preuve de résilience tout en restant proche de son niveau d’avant crise malgré ce contexte international défavorable (crise mondiale du crédit, crise des dettes souveraines en zone euro, ralentissement des grands émergents, etc.)», développe Coface.

Les auteurs de l’analyse expliquent ce «paradoxe» par le fait que le Royaume a dû repenser son modèle de développement. «Initialement tiré par le secteur public, le pays a fait le choix de stimuler la croissance via la demande intérieure privée en soutenant la consommation et l’investissement. Grâce à cette nouvelle donne, le Maroc a connu une phase de croissance soutenue à partir de 2002. Si cette dynamique de la demande interne a progressivement conduit à une dégradation du solde courant, elle a aussi permis à l’économie marocaine de se montrer particulièrement résiliente aux chocs induits par la crise économique de 2009», détaillent les analystes.
Cependant, les contextes international et régional difficiles ont mis en exergue les fragilités structurelles de l’économie marocaine. Parmi les plus marquées figure le manque de diversification des exportations qui, combiné à une forte dépendance énergétique, a entrainé une contribution à la croissance négative du commerce extérieur à partir de 2004. Dans ce contexte, des initiatives ont vu le jour entre 2008 et 2009. Adoptant une approche sectorielle, ces mesures se sont déclinées sous la forme de plan stratégique tel que le Plan Émergence pour le secteur industriel, le Plan Maroc vert pour l’agriculture, la stratégie énergétique nationale, le Plan Azur pour le tourisme, Maroc Numérique, le Plan Halieutis pour la pêche et la Vision 2015 pour l’artisanat.

À travers ses différents plans, le Maroc poursuit, selon les analystes de Coface, sa stratégie de diversification économique et d’ouverture vers le Nord, mais aussi vers le Sud. Le pays semble poursuivre une stratégie qui consiste à la fois en une consolidation de ses secteurs traditionnels (l’agriculture, extraction), alliée à une diversification de son tissu industriel et à une politique d’ouverture plus offensive sur de nouveaux marchés pour lesquels le pays a développé une expertise. Selon Coface, le modèle de développement choisi par le Maroc semble porter ses fruits. «La consolidation des secteurs traditionnels et la diversification du PIB non agricole semblent favoriser une croissance relativement soutenue et moins volatile. Si l’on s’attarde sur la croissance potentielle du pays sur la période 2016-2020, on observe une accélération de la croissance marocaine à partir de 2016 qui se rapproche de celle des nouveaux émergents», analyse Coface.

Cette croissance plus forte et moins volatile semble résulter d’une nouvelle dynamique économique. Le pays a en effet mis en place un ensemble de mesures qui permettront à terme d’accroître la contribution économique de secteurs à plus forte valeur ajoutée. «Avec la consolidation du PIB non agricole autour de secteurs à forte valeur ajoutée et un raffermissement du PIBA, le Maroc pourrait entamer une nouvelle trajectoire de croissance caractérisée par plus de robustesse», expliquent les experts de l’assureur-crédit. Seul bémol : cette croissance qui reste principalement endogène risque de trouver ses limites dans le déficit en capital humain et le peu de progrès technique accumulé par le pays. 

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