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Le tant attendu SSB 400, premier médicament anti-hépatite C 100% marocain à base de Sofosbuvir, sera finalement mis en vente dans quelques jours, pour permettre la prise en charge
et le traitement définitif, à faible coût, de plus de 625.000 personnes atteintes d’hépatite «C» au Maroc. Si aujourd’hui, l’ensemble des médecins et acteurs de la société civile se réjouit de voir Royaume parmi les premiers pays au monde à mettre en place un plan national de lutte contre l'hépatite C, il faut savoir que la fabrication de ce générique jugé révolutionnaire n’a pas été chose facile.
Afin d’expliquer les différentes étapes de l’élaboration de ce médicament, Pharma 5 a convié médecins et journalistes à une conférence et une visite guidée de l’unité Recherche et Développement, dans son site à Ouled Saleh à Casablanca mardi dernier. «L’hépatite C est une véritable épidémie qui touche plusieurs milliers de Marocains. Nous sommes aujourd’hui fiers de mettre à la disposition du citoyen marocain ce médicament générique qui coûte 3.000 DH la boîte. Le prix de la cure de 12 semaines sera ainsi de 9.000 DH pour permettre la guérison virologique de plus de 90% des malades atteints d’hépatite C. À titre de comparaison, le coût de la cure de 12 semaines est de 451.000 DH en France et de 800.000 DH aux États-Unis.
Par ailleurs, le coût du traitement par thérapies classiques (bithérapie et trithérapie) au Maroc varie entre 147.000 DH et 300.000 DH pour un taux de guérison de 55 à 65%, sans oublier que ces traitements entrainent de nombreux effets secondaires indésirables», souligne Myriam Lahlou Filali, directrice générale du laboratoire qui ne manque pas de raconter l’histoire de la fabrication de ce générique au Maroc. D’après cette dernière, tout a commencé début 2014, lorsqu’un laboratoire américain annonce la mise sur le marché d’un médicament révolutionnaire à base de Sofosbuvir. Mais ce médicament est trop cher, le plus cher de l’histoire de l’industrie pharmaceutique mondiale, ce qui poussa plusieurs associations à se mobiliser pour dénoncer cet état de fait.
En septembre 2014, le laboratoire américain producteur du Sofosbuvir signe des accords de licence exclusive, avec des fabricants de génériques basés en Inde, pour étendre l’accès à son médicament contre l’hépatite C dans 91 pays en développement, mais en excluant 100 autres pays, dont le Maroc. Face à cette situation, le ministère de la Santé a introduit auprès du laboratoire américain une demande d’intégrer le Maroc parmi les pays bénéficiaires du générique du Sobosbuvir. Devant l’absence de réponse du laboratoire américain, le ministère explore toutes les possibilités pour rendre la version générique du Sofosbuvir disponible au Maroc, notamment le recours à sa fabrication locale.
«Deux conditions sont réunies pour atteindre cet objectif : le laboratoire américain a omis de déposer un brevet dans les délais réglementaires pour la protection de sa molécule au Maroc et notre laboratoire dispose du savoir-faire pour relever le défi de développer ce générique. Le 16 avril 2015, le ministère de la Santé octroie un accord de principe au laboratoire pharmaceutique Pharma pour la fabrication locale de la version générique du Sofosbuvir, après avis de la commission nationale d’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Après plusieurs mois, les résultats sont concluants. Le médicament générique marocain est identique point par point au princeps américain», se félicite Myriam Lahlou.
