Le Matin : pourquoi avez-vous accepté de prendre en charge le Difaâ, une équipe qui a pratiquement un pied en deuxième division ?
Abderrahim Talib : J’ai accepté de relever ce défi parce que j’ai une relation toute particulière avec ce club, la ville et ses supporters. J’ai réussi à hisser le club en première division en 2006. J’aurais aimé qu’on me contacte lors du mercato hivernal, comme ça j’aurais eu le temps de faire les recrutements nécessaires, mais le club a préféré donner plus de chance à l’ancien entraîneur. Malheureusement, ça n’a pas marché, par manque de chance. J’ai 15 jours pour préparer l’équipe pour le prochain match, puisqu’on ne joue pas dimanche, en raison de l’engagement du WAC sur la scène africaine. J’ai donc 15 jours pour provoquer le déclic mental. Ce n’est pas une mission impossible, mais elle est très difficile. J’ai déjà vécu des expériences pires que celle-là, avec le Widad de Fès et avec la Renaissance de Berkane. À chaque fois, j’ai réussi à sortir mon épingle de jeu. Je suis sûr que j’y arriverai aussi avec le Difaâ, vu le statut de l’équipe et son effectif. Je suis dans un club que je connais déjà, puisque je l’ai entraîné en 2006. Je connais le comité directeur, la ville et le public.
Avez-vous déjà cerné les problèmes du club après avoir dirigé deux séances d’entraînement ?
Le club a un problème psychologique. Une défaite entraîne une autre. On a déjà commencé ce matin (NDLR mercredi) avec des séances psychologiques et physiques pour remettre les joueurs en selle. L’effectif est bon. Il suffit de travailler avec les joueurs pour provoquer le déclic.
À ce qu'on a vu en quelques matchs, certains joueurs ne semblent pas être au top physiquement, qu’allez-vous faire pour pallier ces carences ?
On va exploiter les 15 jours qui nous séparent du prochain match pour essayer de remédier aux carences physiques de certains joueurs en les alignant dimanche contre le Wydad dans le championnat espoir. Je vais également programmer trois matchs amicaux pour donner du temps de jeu à certains joueurs. Nous avons un groupe de qualité avec des joueurs comme Hadraf, Nanah, Laâroussi, Bamaâmar… Il suffit de mettre tout le monde en confiance. Il y a des gens qui nous expédient déjà en deuxième division, alors qu’il reste 13 matchs. C’est encore jouable. On a besoin de 20 points pour se maintenir sur 39 encore en jeu. Si on n’arrive pas à les avoir, c’est alors qu'on mérite d’être relégué.
Avez-vous gardé le même staff qui travaillait déjà avec Jamal Sellami ?
À l’exception de Youssef Sefri, qui a démissionné avant mon arrivée, j’ai gardé Ayoub Lama, entraîneur des gardiens de but, et Draâoui est toujours le préparateur physique. J’ai juste fait venir Osman, car on avait réussi ensemble la montée du club en 2006.
Quelle est la durée du contrat que vous avez signé avec le club et les objectifs à atteindre ?
J’ai un double objectif : d’abord, sauver l’équipe cette année, ensuite je m'occuperai de l’intégration des jeunes au sein de l’équipe première la saison prochaine. J’ai signé un contrat de six mois, renouvelable pour deux ans, en cas du maintien. J’ai préféré cette option pour ne pas trop avoir la pression.