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Et si l’hémodialyse devenait portable ?

La vie des insuffisants rénaux pourrait devenir un peu plus facile. En effet, un projet d’appareil de dialyse portable vient d’être présenté par l’unité de recherche «Ingénierie & Biomédical». Outre ses avantages en termes de portabilité, les chercheurs affirment que le procédé permettrait de réduire l’impact écologique de la dialyse en centre de soins.

Et si l’hémodialyse devenait portable ?
Au Maroc, 1 million de personnes ont une maladie rénale chronique. Non détectées, les maladies rénales entraînent une perte progressive de la fonction des reins et mènent au traitement par dialyse ou greffe du rein.

L’unité de recherche «Ingénierie et Biomédical», créée en janvier 2016, a présenté son nouveau projet labellisé COP 22 : le MorWAK (Moroccan Artificial Kidney). Réalisé en collaboration avec l’association Espace point de départ (Espod) et la Loterie nationale, ce projet vise à réduire l’impact écologique de la dialyse en centre par la création d’un système de dialyse portable.

En effet, si l’hémodialyse en centre coûte cher au système de soin et si ses résultats sur la mortalité cardiovasculaire stagnent depuis plus de 50 ans, cette méthode présente aussi un impact écologique méconnu. «L’hémodialyse est très demandeuse en ressources, comme l’eau (500 litres d’eau par séance de dialyse, dont 320 litres osmosés) et l’électricité (jusqu’à 1.000 Wh par machine). De plus, elle engendre une grande quantité de déchets», affirme l’unité de recherche dans un communiqué. «L’accroissement du nombre de patients de par le monde, avec des prévisions de plus de 3 millions de dialysés en 2020, risque de compromettre l’équilibre entre des ressources de plus en plus rares et une surexploitation galopante», poursuit la même source.

Au Maroc, 1 million de personnes ont une maladie rénale chronique. Non détectées, les maladies rénales entrainent une perte progressive de la fonction des reins et mènent au traitement par dialyse ou greffe du rein. «On recense chaque année au moins 3.000 nouveaux cas. Mais actuellement, près de 10.000 sont dyalisés régulièrement et seuls 200 ont reçu une greffe rénale», explique Amal Bourquia, présidente de l’Association REINS. «Le traitement des maladies rénales représente une des dépenses les plus importantes pour les organismes de couverture et pour le ministère de la Santé et on prévoit une augmentation rapide de ces dépenses, car la population vieillit et le diabète et l’hypertension artérielle touchent de plus en plus de personnes», poursuit la même source.

«Dans ce sens, le développement de technologies portables en hémodialyse nous semble être la seule issue écologiquement valable à moyen et à long terme», indique l’unité de recherche qui précise que le MorWAK «ne nécessite aucune ressource hydrique, est très peu énergivore et produit moins de déchets». De plus, la plupart de ses composants sont réutilisables. «Notre projet MorWAK permettrait à terme de réduire considérablement l’impact désastreux de l’une des activités de soin les plus polluantes de la planète», nous indique-t-on encore. L’équipe de recherche a d’ores et déjà entamé les procédures pour faire reconnaître ses travaux. «Nous avons déposé 2 brevets : le premier concernant un dispositif portable d’hémofiltration (prototype MorWAK1) et un second, en cours d’examen à l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale, a été déposé le 21 mars dernier et concerne un dispositif portable d’hémodialyse», se réjouissent finalement les chercheurs.

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