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Le plein accès des femmes aux droits socioéconomiques se fait toujours attendre

Malgré les avancées enregistrées dans le domaine de la promotion des droits des femmes et l’amélioration de leur accès aux droits civils, sociaux et politiques, des efforts restent à faire si l’on souhaite atteindre les standards internationaux et décliner les dispositions de la Loi fondamentale. C’est en tout cas ce que révèle le rapport du budget genre relatif à la loi de Finances 2017.

Le plein accès des femmes aux droits socioéconomiques  se fait toujours attendre
le ministère l’Enseignement supérieur a inclus la dimension genre dans l’élaboration de sa stratégie d’action au titre de la période 2013-2016.

Bien que le Maroc ait franchi des étapes importantes en matière de consolidation de la parité, il reste encore du chemin à faire pour garantir un accès équitable de la gent féminine à tous leurs droits. D’après les statistiques avancées par le rapport sur le budget genre dans le cadre de la loi de Finances de 2017, des efforts restent à faire dans plusieurs secteurs afin de conférer à la femme la place qu’elle mérite au sein de la société.

S’agissant de la fonction publique par exemple, la présence féminine ne permet pas encore d’atteindre la parité, malgré les efforts entrepris ces dernières années. Ainsi le taux de féminisation dans l’administration publique est de l’ordre de 35% à fin mai 2015, soit 188.811 fonctionnaires femmes avec une représentativité qui varie selon chaque ministère. Ainsi, les femmes sont surreprésentées dans les ministères considérés comme étant «typiquement féminins». Il s’agit des ministères de la Santé et de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, où le taux de féminisation dépasse 74%. En revanche, ce taux est très faible au ministère de l’Intérieur, où il ne dépasse pas 10%. De même, la représentativité féminine dans les postes de responsabilité est relativement faible comparativement à celle des hommes, puisqu’elle ne dépasse pas 19,1% en 2014, contre 10% en 2001, soit un gain de 9 points sur 13 ans.

Pour ce qui est de l’accès des femmes aux droits sociaux, des avancées tangibles ont certes été enregistrées, mais des défis restent à relever en termes de jouissance des femmes de manière égale avec les hommes de ces droits. Dans le domaine de l’enseignement par exemple, il est vrai que la stratégie adoptée par le département de tutelle a placé l’égalité des chances dans l’accès à l’éducation parmi ses priorités, mais les statistiques montrent que le taux d’abandon reste élevé chez les filles, s’établissant à 4% durant l’année scolaire 2014-2015. Au secondaire collégial, ce taux augmente, passant de 7,6% en 2012-2013 à 10,4% en 2014-2015. Concernant le taux d’abandon des filles au niveau du secondaire qualifiant, il a enregistré une légère baisse, passant de 9,9% en 2010-2011 à 9,6% au titre de l’année scolaire 2014-2015.

En ce qui concerne l’accès à l’alphabétisation, malgré les avancées engrangées, la prise en compte de la dimension genre ainsi que la création d’une agence nationale de lutte contre l’analphabétisme, force est de constater que les femmes demeurent les plus touchées par ce fléau avec un taux avoisinant les 32% en 2014, selon les chiffres avancés dans le cadre du recensement général de la population, contre 22,1% pour les hommes. Notons ici que le monde rural continu d’être fortement touché par l’analphabétisme avec un taux avoisinant 47,7%, contre 22,2% en milieu urbain.

Par ailleurs, le Royaume devra se féliciter de l’atteinte de la parité au niveau de l’enseignement supérieur, comme en témoigne le taux de féminisation qui a dépassé 50% dans certains établissements d’enseignement supérieur, notamment les Facultés de médecine dentaire. D’ailleurs, c’est dans le souci de consolider ces acquis que le ministère l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres a inclus la dimension genre dans l’élaboration de sa stratégie d’action au titre de la période 2013-2016. Une stratégie qui a permis d’atteindre relativement le niveau de parité. En effet, les étudiantes ont représenté plus de 47,9% du nombre global des étudiants de l’enseignement supérieur au titre de l’année universitaire 2015-2016.

Pour ce qui est de l’accès aux services de santé, des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de la santé reproductive et celle de la mère et de l’enfant. C’est ainsi que, l’Indice synthétique de fécondité (ISF) a connu une baisse continue depuis 1980 pour s’établir à 2,21 enfants par femme en 2014. Le taux de mortalité maternelle a connu, également, une régression remarquable durant ces dernières années pour se situer à 112 pour 100.000 naissances vivantes en 2009-2010. Toutefois, des disparités importantes persistent entre les milieux urbain et rural. Ce dernier enregistre un taux de mortalité maternelle de 148 pour 100.000 naissances vivantes, contre 73 en milieu urbain.

Sur le volet de l’accès à la justice, la révision de la loi 41-10 relative au Fonds d’entraide familiale a constitué un tournant dans le traitement de la problématique des retards enregistrés au niveau de la mise en application des dispositions judiciaires régissant la pension alimentaire. En effet, selon les statistiques fournies dans le budget genre de la loi de Finances de 2017, le nombre de bénéficiaires du Fonds de l’entraide familiale a atteint 9.753 femmes depuis sa création en 2012. Quant au montant des pensions versées, il a été estimé à 92 millions de dirhams jusqu’à mai 2016. 

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