La vente illégale des médicaments revient sur le devant de la scène nationale. Cette fois, c’est à El Jadida qu’une autre affaire a explosé. «Les pharmaciens de la ville ont constaté une baisse importante de leur chiffre d’affaires. Après une enquête menée auprès de leurs clients, ils ont découvert qu’une association de lutte contre le diabète vend des médicaments avec une remise importante», nous explique une source bien informée sous couvert d’anonymat.
Face à ce constat, la Coordination des syndicats des pharmaciens du Maroc, à travers son affilié, le Syndicat des pharmaciens libre de Casablanca et région (SPLCR), a décidé de diligenter une enquête sur l'association nommée «Association marocaine de lutte contre le diabète d'El Jadida» pour vente illégale de tous types de médicaments et non-respect de la loi 17-04. «La Coordination a procédé, dans un premier temps, à la visite des locaux de ladite association en compagnie d’un huissier de justice qui a constaté la proposition à la vente avec 25% de remise sur des médicaments qui devraient être dispensés exclusivement en officine et sous la supervision d'un pharmacien diplômé. Une plainte a été déposée auprès du procureur du Roi qui a ordonné la perquisition du local de l'association», indique un communiqué de la coordination.
Sur place, la Police judiciaire et la Police scientifique ont découvert un stock de plus de 800.000 dirhams de médicaments en tout genre, des médicaments périmés, des médicaments non commercialisés au Maroc et d'autres avec le cachet du ministère de la Santé, destinés aux différents hôpitaux et centres de santé du Royaume et interdits à la vente. On a aussi trouvé 35.000 dirhams en liquide et de l'insuline dans un réfrigérateur contenant des produits alimentaires, ne respectant ni la température ni les conditions de stockage, selon la Coordination. Une source bien informée a également confirmé ces informations. Et d’ajouter que la police a découvert, dans le domicile du président de ladite association, plus de 2.000 boites de médicaments, dont des neuroleptiques et de la morphine périmée provenant d’Espagne.
Selon la même source, les relevés bancaires et les transactions effectuées par le président de l’Association marocaine de lutte contre le diabète d'El Jadida impliqueraient plusieurs parties, dont des grossistes et des laboratoires pharmaceutiques. «C’est tout un réseau de trafic de médicaments et d’évasion fiscale qui nuit à la santé des citoyens. Les fournisseurs livraient les médicaments sans appui légal, alors qu’ils ne devraient le faire que pour les officines et les centres de santé. Pis, les médicaments étaient stockés dans des conditions lamentables. On a saisi des produits périmés et de contrebande», indique une source sous couvert d’anonymat. Pour le moment, le procureur du Roi a ordonné l'arrestation du président de ladite association et la fermeture immédiate du local de l'association. Pour sa part, la Coordination des syndicats des pharmaciens du Maroc a décidé de se porter partie civile dans cette affaire.
